Mali: l'ancien Premier ministre, Choguel Kokalla Maiga, placé en garde à vue

09:3513/08/2025, Çarşamba
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L'ex-Premier ministre du Mali Choguel Kokalla Maïga.
Crédit Photo : X /
L'ex-Premier ministre du Mali Choguel Kokalla Maïga.

L’ancien Premier ministre de la Transition, Choguel Kokalla Maïga (juillet 2021 à novembre 2024), a été placé en garde à vue mardi par la brigade du Pôle national économique et financier, a déclaré son conseil, Me Cheick Oumar Konaré, dans un communiqué.

Cette interpellation fait suite à une procédure portant sur ses responsabilités lorsqu’il occupait simultanément les fonctions de Premier ministre et de président du conseil d’administration (PCA) de l’AGEFAU (Agence de gestion du fonds d’accès universel) de 2021 à 2024.



"Arrivé au Pôle à 9 heures TU, il a attendu jusqu’à 14 heures sans que les confrontations annoncées n’aient lieu. En fin de compte, les agents de la brigade lui ont notifié formellement son placement en garde à vue, en attendant la transmission du dossier aux autorités compétentes"
, a déclaré son avocat. La même source précise que
"la mesure de garde à vue frappe aussi plusieurs de ses anciens collaborateurs, notamment son ancien directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, et trois anciens directeurs administratifs et financiers de la Primature"
.

Selon Me Konaré,
"ce placement en garde à vue survient dans le cadre d’une enquête sur des allégations d’atteinte aux biens publics émises par un rapport du vérificateur général"
, ajoutant que
"Choguel Kokalla Maïga bénéficie de tous les égards du personnel de la brigade et il est présumé innocent jusqu’à une éventuelle condamnation par les juridictions compétentes"
.

Après une première audition le 1ᵉʳ août 2025 par la même brigade, l’ex-Premier ministre avait été convoqué ce mardi 12 août 2025 pour des confrontations avec d’anciens collaborateurs.


Le 3 août, Choguel Kokalla Maïga avait diffusé une vidéo de 35 minutes sur YouTube, affirmant qu’il ne se reproche rien dans sa gestion. Il était revenu sur l’affaire des 600 millions de francs CFA — plus d’1 million de dollars — évoqués dans plusieurs rapports de vérification relatifs à sa gestion à l’Autorité malienne de régulation des télécommunications/TIC et des postes (AMRTP).

Il a expliqué que "ces fonds ont été débloqués de manière transparente dans le cadre d’une décision du Conseil d’administration, validée par le ministère des Finances, pour soutenir une initiative du syndicat des travailleurs visant l’organisation de colonies de vacances pour leurs enfants", ajoutant:
"Je n’ai fait qu’exécuter une décision budgétisée, approuvée, validée. Quelques années plus tard, les montants cumulés sont instrumentalisés contre moi. Mais je ne me reproche rien."

L’ex-Premier ministre a également dénoncé l’absence, dans les vérifications, de la période de son hospitalisation en 2022 durant laquelle un intérimaire assurait les affaires courantes.

Et d’ajouter:
"C’est une volonté manifeste de salir un homme politique, de lui faire peur, de le faire taire. Mais ils se trompent de personne, de pays et surtout d’époque. Les Maliens ont dit non à ce genre de pratiques depuis 2020."

Pour rappel, un autre ex-Premier ministre du Mali, Moussa Mara, a été placé sous mandat de dépôt le vendredi 1ᵉʳ août 2025 par le procureur du pôle national de lutte contre la cybercriminalité. L’ancien chef du gouvernement sous Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un coup d’État le 18 août 2020, est accusé
"d’atteinte au crédit de l’État"
. Son procès est fixé au 29 septembre 2025.

Moussa Mara avait été auditionné jeudi par la même juridiction en raison d’un message publié début août sur X dans lequel il déclarait vouloir
"se battre par tous les moyens"
pour que le "soleil" succède à la
"nuit"
.

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