Crédit photo: @FlySkyMali - Sky Mali / X (Twitter)
La compagnie aérienne Sky Mali a annoncé lundi l'annulation de ses vols de la semaine à destination et en provenance de Tombouctou et de Gao, dans le nord du pays, à la suite d'une attaque dans le périmètre de l'aéroport de Tombouctou.
L'annulation de ces vols renforce encore l'isolement de Gao et de Tombouctou.
Tombouctou en particulier est sous le coup d'un blocus imposé par le Groupe GSIM, une alliance terroristes affiliée à Al-Qaïda, depuis août.
Mais c'est tout le nord qui est soumis depuis quelques semaines à une pression sécuritaire faisant redouter une nouvelle escalade entre la multitude d'acteurs armés qui opèrent dans cette région éprouvée par le terrorisme et le banditisme, et qui se disputent le contrôle du territoire.
"Trois obus sont tombés lundi matin dans le périmètre de l'aéroport, dont deux sur le camp de la mission de l'ONU (Minusma) qui se trouve sur l'emprise"
, a déclaré un responsable de la Minusma sous le couvert de l'anonymat. Il y a des dégâts mineurs et pas de blessé, a-t-il ajouté.
Une source aéroportuaire a également rapporté des tirs d'obus sur le camp de la Minusma, qu'elle a imputés aux terroristes.
Sandy Haïdara, président de l'association des ressortissants de Tombouctou à Bamako, a indiqué que l'attaque avait eu lieu au moment où Sky Mali procédait à l'enregistrement des passagers.
Sky Mali a annoncé sur les réseaux sociaux qu'elle annulait
"par mesure de précaution"
tous les vols prévus cette semaine à destination et en provenance de Tombouctou et de Gao, une autre grande ville qu'elle dessert dans le nord.
Le blocus terroriste entrave déjà l'approvisionnement de Tombouctou par la route, rapportent des acteurs locaux. Une attaque imputée aux terroristes contre un bateau assurant une importante liaison entre les villes du nord sur le fleuve Niger a tué des dizaines de civils jeudi entre Tombouctou et Gao.
Les régions de Gao et Tombouctou sont le théâtre d'une succession d'attaques terroristes, mais aussi d'accrochages impliquant l'armée malienne et des groupes armés à dominante touareg signataires d'un cessez-le-feu en 2014.
Ces événements coïncident avec le désengagement en cours de la mission de l'ONU, poussée vers la sortie après dix années de présence par la junte au pouvoir depuis 2020.
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