Un gendarme monte la garde lors d'une opération de sécurité dans un bidonville de Koungou sur l'île de Mayotte, le 16 février 2024.
La ministre déléguée française chargée des outre-mer, Marie Guévenoux, a annoncé, ce mardi, le lancement d'une nouvelle opération sécuritaire à Mayotte intitulée "place nette", en référence aux opérations "place nette XXL" lancées en France pour lutter contre le trafic de drogue.
S'exprimant sur la chaîne publique France 2, Marie Guévenoux a déclaré que
"depuis ce matin dès l'aube, à Mayotte, deux opérations, une de police et une de gendarmerie, ont lieu sur le terrain pour lutter contre l'habitat insalubre, l'immigration clandestine et trouver des chefs de bande".
"Il faut montrer que Mayotte, c'est la République",
a insisté Marie Guévenoux, selon Le Monde qui a repris les déclarations de la ministre déléguée française chargée des outre-mer.
Pas moins de
"1 700 policiers, gendarmes et militaires"
ont été mobilisés pour cette nouvelle opération qui
"va durer onze semaines"
, dans un contexte tendu marqué par les caillassages de bus scolaires, 17 élèves blessés depuis le 19 mars, et les affrontements entre bandes
"intervillages"
sur l'île.
La première opération "Wuambushu" (mot mahorais signifiant
"reprise en main"
), lancée il y a un an par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait entraîné la destruction de 700 bangas (cases) et l'arrestation de 60 individus.
La nouvelle opération sécuritaire sur l'île vise à interpeller
"60 chefs de bande qui ont été ciblés"
et à détruire
"1 300 bangas, soit deux fois plus que l'année dernière",
précise la ministre déléguée.
Parallèlement à ces opérations de police conduites par le ministère de l'Intérieur, des collectifs citoyens ont protesté contre l'insécurité et l'immigration en bloquant notamment certaines routes de Mayotte.
Marie Guévenoux a réitéré la volonté du gouvernement de supprimer le droit du sol à Mayotte, tel qu'annoncé par Gérald Darmanin, en février.
"Ce projet est toujours à l'ordre du jour"
, a-t-elle souligné. Et d'ajouter:
"Aujourd'hui quand vous naissez à Mayotte de parents en situation irrégulière vous pouvez acquérir la nationalité française à 13 ans et à partir de là vos parents peuvent bénéficier d'un titre de séjour. On veut faire en sorte que ce mécanisme ne soit plus possible".
Elle a indiqué en ce sens que
"sur les 13 600 titres de séjour distribués 85 % sont de ce fait".
Elle a assuré.
On veut couper cette attractivité du titre de séjour" et envoyer "un signal très clair et très ferme (…) aux pays de la zone.
La suppression du droit du sol à Mayotte nécessite une révision de la Constitution, qui risque d'être périlleuse en l'absence d'une majorité absolue pour le camp présidentiel à l'Assemblée nationale.
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