Crédit Photo : LUDOVIC MARIN / AFP
Le ministre des Armées de France, Sébastien Lecornu.
Paris a identifié une "manoeuvre coordonnée de la Russie" pour diffuser de fausses informations impliquant la France, comme la présence présumée de "mercenaires" français combattant pour Kiev en Ukraine, a annoncé vendredi le ministère des Armées.
"Les services compétents de l'État ont identifié et suivent la manœuvre coordonnée de la Russie, y compris par les réseaux d'information pro-russes et les médias d'État tel que Sputnik News, RT et RIA Novosti, pour relayer et amplifier ces fausses informations",
a indiqué le ministère dans un communiqué.
Depuis le début du conflit en Ukraine, la France est
"la cible d'une campagne de désinformation russe",
qui s'est
mi-janvier après
"la réaffirmation du soutien (français) à l'Ukraine"
par Emmanuel Macron, affirme ce texte.
Annonçant de nouvelles livraisons d'armes à Kiev, le président français avait alors lancé:
Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner.
Au lendemain de ces déclarations, le 17 janvier, le ministère de la défense russe avait affirmé avoir frappé un immeuble de Kharkiv (nord-est ukrainien) servant de
"zone de déploiement temporaire de mercenaires, dont la plupart étaient des citoyens français".
Soixante combattants ont été
et 20 blessés, avait alors assuré Moscou.
Selon le ministère des Armées français, la
"manœuvre de désinformation russe
" s'est poursuivie lundi avec la diffusion de
"listes de prétendus mercenaires français tués dans cette attaque sur les chaînes Telegram russes"
, sachant que
"certaines de ces listes avaient déjà été diffusées en 2022, dans les premières semaines du conflit".
Mercredi, la
a continué avec l'annonce par Sputnik international de la destruction d'un système sol-air franco-italien SAMP-T livré à l'Ukraine, de même source.
Or
"aucune de ces informations n'est confirmée par la France",
insiste le ministère des Armées.
"Face à l'intensification de l'aide militaire française à l'Ukraine, nous nous attendons à ce que cette manœuvre d'intoxication russe se poursuive: nous la condamnons et nous renforçons notre dispositif de suivi de ces manipulations"
, a averti le ministre des Armées Sébastien Lecornu dans ce communiqué.
"La France n'a pas de 'mercenaires', ni en Ukraine, ni ailleurs, contrairement à d'autres"
, avait déjà réagi le ministère français des Affaires étrangères en dénonçant:
Une nouvelle manipulation grossière russe.
S'il y a des volontaires étrangers partis combattre aux côtés des soldats ukrainiens, dont certains Français mentionnés appartenant vraisemblablement à la Légion internationale ukrainienne, plusieurs noms qui figurent sur les listes russes sont faux, avait également déclaré une source diplomatique française à l'AFP.
Le mot de
choisi par Moscou n'est pas anodin. La loi française interdit le mercenariat, soit le fait de combattre moyennant rétribution à l'étranger, passible de 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
Ce terme est aussi celui employé par la France pour dénoncer les activités du groupe paramilitaire russe Wagner, accusé depuis des années par Paris de prédation et de crimes de guerre en Afrique.
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