Naufrage au Mozambique: 98 morts, dont de nombreux enfants

10:429/04/2024, Salı
AFP
Cette vidéo obtenue auprès de TVM le 8 avril 2024 montre le bateau qui a coulé au large de la côte nord du Mozambique, tuant 96 personnes, sur l'île du Mozambique.
Crédit Photo : TVM / AFP
Cette vidéo obtenue auprès de TVM le 8 avril 2024 montre le bateau qui a coulé au large de la côte nord du Mozambique, tuant 96 personnes, sur l'île du Mozambique.

Les recherches se poursuivaient lundi au large du Mozambique pour retrouver des passagers après la mort d'au moins 98 personnes dans le naufrage d'un bateau de pêche surchargé, sur lequel de nombreuses familles paniquées s'étaient précipitées après des rumeurs sur une épidémie de choléra.

L'embarcation transportant quelque 130 personnes, dont de nombreux enfants, s'est trouvée en difficulté dimanche en début de soirée, alors qu'elle se dirigeait vers l'Île de Mozambique, située au large de la province septentrionale de Nampula et ancienne capitale coloniale qui a donné son nom au pays d'Afrique australe.


Un dernier bilan des secours lundi soir a fait état de 98 morts.


Dimanche, les autorités avaient déclaré que le bateau avait coulé parce qu'il était surchargé et inadapté au transport de passagers. Il a ensuite été précisé que le bateau avait chaviré après avoir pris l'eau.

"L'eau a rempli le bateau... et la tragédie s'est produite",
a déclaré Menque Amade, un membre d'équipage qui a survécu à l'accident, à la chaîne de télévision nationale TVM.

Douze rescapés ont pour l'heure été dénombrés. Mais
"le nombre de disparus reste incertain. Nous savons qu'il y avait 130 personnes à bord au départ (...) mais il s'agit de données que nous devons mesurer avec précision"
, a affirmé M. Nauaito. Parmi les derniers corps repêchés,
"ceux de trois enfants",
a-t-il précisé.

Des images télévisées montrent une petite foule rassemblée autour d'une large barque en bois rouge et vert remorquée sur une plage. Certains regardent la mer agitée par des vents forts, d'autres se tiennent au côté des corps allongés sur le sol et recouverts de couvertures.

Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a présenté sur X ses
"plus sincères condoléances au gouvernement et au peuple du Mozambique".

"En tant que voisins, nous sommes profondément attristés par cette tragédie",
a pour sa part regretté le président sud-africain Cyril Ramaphosa cité dans un communiqué de la présidence.

Panique


La plupart des passagers tentaient de fuir la terre ferme en raison de fausses informations sur une épidémie de choléra en cours, qui ont semé la panique, a indiqué Jaime Neto, secrétaire d'État de la province de Nampula.


Le Mozambique, un des pays les plus pauvres du monde, a enregistré près de 15.000 cas de cette maladie transmise par l'eau souillée et 32 morts depuis octobre, selon les chiffres officiels.

La province de Nampula est la plus affectée, concentrant un tiers des cas.


Des villageois ont raconté que les autorités sanitaires avaient récemment intensifié la sensibilisation et la prévention. Mais la présence accrue de médecins a effrayé les habitants, poussant certains à fuir.


"Ils fuyaient l'épidémie de choléra, ils sont montés dans le bateau, la mer était agitée, le bateau a chaviré",
a déclaré à la télévision nationale Abdul Chemuna, qui a perdu trois membres de sa famille dans l'accident.

Une enquête doit déterminer les causes du naufrage. Plusieurs survivants ont été hospitalisés.


L'Île de Mozambique est un ancien comptoir sur la route des Indes revendiqué par le Portugal après sa
"découverte"
par le célèbre explorateur Vasco de Gama.

La province de Nampula a accueilli ces derniers mois de nombreux déplacés fuyant une série d'attaques jihadistes dans la province voisine de Cabo Delgado, dans le nord-est du pays.


Le pays a placé de grands espoirs dans les vastes gisements de gaz naturel découverts au Cabo Delgado en 2010. Mais une guérilla menée depuis 2017 par des terroristes armés liés au groupe Daesh a mis un coup d'arrêt à cette exploitation.


Plus de 5.000 personnes ont été tuées et près d'un million ont dû fuir leurs foyers depuis le début des violences.


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