Crédit Photo : Fayez Nureldine / AFP
Le président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, participe à une table ronde lors de la réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad, le 28 avril 2024.
Le président Bola Ahmed Tinubu a ordonné la libération immédiate des mineurs ayant participé à des manifestations début août contre la vie chère et la mauvaise gouvernance. Cette décision intervient après la diffusion de vidéos montrant leurs conditions de détention, qui ont provoqué une vague d'indignation à travers le pays, a indiqué lundi le ministre de l'Information nigérian.
"Le président a demandé à ce que ces enfants, ces mineurs, soient libérés immédiatement",
a déclaré le ministre de l'Information, Mohammed Idris, à la presse, en marge d'une rencontre entre le président Tinubu, le chef de la diplomatie britannique David Lammy, et son homologue nigérian Yusuf Tuggar.
"Tous les agents des forces de l'ordre impliqués dans les arrestations et les procédures judiciaires feront l'objet d'une enquête, et s'il y a des infractions commises par un représentant du gouvernement, qu'il s'agisse de lui, d'un organisme chargé de l'application de la loi ou de toute autre personne, des mesures disciplinaires seront prises à son encontre",
a-t-il ajouté.
Des vidéos publiées vendredi montrant plusieurs jeunes, apparemment mineurs, en état de grande fébrilité ou s'évanouissant dans un tribunal d'Abuja, la capitale fédérale, ont circulé largement sur les réseaux sociaux, relançant le débat sur les violences policières. Ces images ont provoqué un tollé parmi la société civile et la classe politique.
Au total, au moins 76 Nigérians, dont de nombreux mineurs, avaient été amenés ce jour-là dans ce tribunal après leur arrestation début août, principalement dans le nord du pays, pour avoir participé à des manifestations contre la crise économique qui affecte le pays le plus peuplé d'Afrique depuis un an et demi.
Lors de ces récentes manifestations, au moins 21 personnes ont été tuées par les forces de sécurité nigérianes, selon l'ONG Amnesty International, et plus de 700 manifestants arrêtés, d'après la police.
Le bureau de l'Inspecteur général de la police nigériane a nié, dans un communiqué vendredi, avoir soumis les manifestants interpellés à des mauvais traitements.
"Une aide médicale a été rapidement apportée"
aux jeunes souffrants au tribunal,
"preuve de l'engagement de la police pour le bien-être des personnes en détention",
selon le bureau.
De son côté, le porte-parole de la police, Muyiwa Ogunjobi, a affirmé vendredi à la télévision nigériane que
"lorsque vous avez plus de 7 ans, vous pouvez être traduit en justice".
Les violences policières sont un sujet sensible au Nigeria, notamment depuis octobre 2020, lors des manifestations EndSARS qui réclamaient le démantèlement d'une unité de police connue pour ses abus.
Le 20 octobre 2020, des policiers et des militaires avaient ouvert le feu sur un rassemblement pacifique à Lagos, faisant au moins 12 morts parmi les manifestants, selon Amnesty International.
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