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Le président du Congrès national africain (ANC) Cyril Ramaphosa prête serment en tant que membre du Parlement lors de la première séance du nouveau Parlement sud-africain au Cap, le 14 juin 2024.
Le nouveau gouvernement de coalition en Afrique du Sud, annoncé dimanche soir, déplace le curseur politique vers le centre-droit avec l'intégration d'un tiers de ministres de l'opposition, suscitant l'espoir d'une meilleure gouvernance mais aussi des inquiétudes sur sa cohésion.
"Le temps de la confrontation est terminé, celui de la collaboration s'ouvre",
a déclaré lundi John Steenhuisen, leader de l'Alliance démocratique (DA, centre libéral) désormais intégrée au gouvernement avec six portefeuilles.
La DA, qui a constamment critiqué le président Ramaphosa ces dernières années pour son incapacité à relever l'économie, créer des emplois, assurer les services de base ou contenir la corruption, est désormais partie prenante d'un exécutif qui doit
pour les Sud-Africains, a relevé M. Steenhuisen, lui-même nommé ministre de l'Agriculture.
L'accord inédit entre le Congrès national africain (ANC), qui a régné seul pendant trente ans après le démantèlement du régime raciste de l'apartheid, et la DA, jusque-là première force d'opposition, ainsi que cinq autres petits partis, est le résultat de semaines d'âpres négociations.
"Nous avons mené une rude bataille"
pour obtenir des ministères influents, a relevé M. Steenhuisen, notamment les Infrastructures, l'Éducation ou l'Environnement, pour
"jouer un rôle significatif dans la reconstruction"
du pays.
Cyril Ramaphosa a rappelé dimanche soir, en annonçant un gouvernement élargi à 32 ministères, dont douze pour d'autres partis que l'ANC, que cette coalition était le résultat des législatives fin mai, qui ont privé l'ANC de sa majorité absolue pour la première fois dans l'histoire de la jeune démocratie.
En obtenant seulement 40% des voix, l'ANC a choisi de s'allier avec la DA (22% des voix) plutôt qu'avec des partis de gauche radicale, rassurant d'emblée les marchés et les investisseurs.
"Les citoyens ont clairement indiqué qu'ils attendaient des partis politiques qu'ils travaillent ensemble"
pour atteindre
"croissance et renouveau",
a promis le chef de l'État de 71 ans, à la télévision.
Évoquant
, il a assuré avoir visé
"la stabilité, l'efficacité et la durabilité du gouvernement"
formé.
Mais de nombreux analystes se demandent déjà si ce mariage de raison peut fonctionner.
"La possibilité d'un affrontement est déjà claire",
souligne le politologue Sandile Swana auprès de l'AFP.
"La DA se perçoit comme venant à la rescousse de l'ANC, qui, lui, continue de se considérer en position de force parce qu'il a presque deux fois plus de députés"
au Parlement.
"L'entêtement, l'intimidation et un sentiment de supériorité, entre la DA et l'ANC, existent des deux côtés",
ajoute-t-il.
En attendant, Velenkosini Hlabisa, le leader du parti nationaliste zoulou Inkhata, qui intègre aussi l'exécutif avec deux ministres, veut croire que ce gouvernement élargi obtiendra
, en puisant dans
des différents mouvements.
Emploi, criminalité, croissance faible ou coupures récurrentes d'électricité : résoudre
"ces problèmes complexes qui affectent les Sud-Africains au quotidien ne nécessitent pas d'idéologie politique"
particulière, mais du sens commun et de la bonne volonté, insiste-t-il.
L'ANC a conservé la part belle, avec vingt ministres et les postes-clé : Finances, Énergie, Affaires étrangères, Défense, Commerce ou encore Transports.
Les portefeuilles que Ramaphosa a confiés à la DA
"peuvent être considérés comme cyniques"
car ce sont des dossiers sur lesquels la DA a formulé des critiques féroces contre l'ANC, note Hlengiwe Ndlovu, de l'Université de Witswatersrand.
Mais si la DA y
le parti pourra se
"positionner stratégiquement"
en vue des prochaines élections pour
"prendre le contrôle du pays"
, souligne-t-elle.
L'opposition est désormais clairement située à gauche de l'échiquier politique.
Le récent petit parti de l'ex-président Jacob Zuma, devenu en quelques mois troisième force politique du pays, a refusé de participer à la coalition. Tout comme les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale).
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