Nouvelle-Calédonie : Le FLNKS et ses alliés fixent 2027 comme échéance pour l’indépendance

15:2824/09/2025, mercredi
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Le secrétaire général de l'Union calédonienne, Dominique Fochi, s'exprime lors d'une conférence de presse organisée par le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) à Dumbea, en Nouvelle-Calédonie, territoire français du Pacifique, le 17 juillet 2024.
Crédit Photo : Delphine MAYEUR / AFP ARCHIVE
Le secrétaire général de l'Union calédonienne, Dominique Fochi, s'exprime lors d'une conférence de presse organisée par le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) à Dumbea, en Nouvelle-Calédonie, territoire français du Pacifique, le 17 juillet 2024.

Le bureau politique du FLNKS a proclamé, lors d’une conférence de presse organisée à Nouméa le 24 septembre, sa détermination à voir la Nouvelle-Calédonie accéder à la pleine souveraineté.

Par voie d’un communiqué, lu publiquement par Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne, les forces indépendantistes réunies autour du FLNKS ont affirmé que
"l’indépendance sera proclamée, dès que les conditions seront réunies, au plus tard avant les élections présidentielles de 2027"
.

Le texte, présenté comme une
"déclaration unitaire"
, souligne
"la volonté du peuple kanak"
de prendre en main son destin, tout en s’inscrivant dans un cadre de
"discussions et négociations avec la puissance administrante".
Aux côtés du FLNKS dans sa nouvelle configuration — UC, RDO, DUS, Parti travailliste, CNTP, MOI et Dynamique autochtone — se sont joints le MNIS, l’Église protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie et l’Instance autochtone de discussion.

Le Palika et l’Union progressiste en Mélanésie, qui se sont mis
"en retrait"
du Front, n’ont pas participé à cette initiative, selon la presse locale. Celle-ci précise que ces deux formations demeurent attachées au processus de Bougival, contrairement au reste du FLNKS qui entend fixer une échéance politique claire.

Pour rappel, l'accord de Bougival, signé le 12 juillet 2025 entre l’État français et plusieurs partis calédoniens à Bougival (Yvelines), vise à définir un nouveau statut institutionnel pour la Nouvelle-Calédonie, dans la continuité de l’accord de Nouméa, mais avec des ambitions accrues de souveraineté et d’autonomie renforcée.

Le texte prévoit notamment la création d’un
"État de la Nouvelle-Calédonie"
inscrit dans la Constitution française, l’adoption d’une loi fondamentale locale, le transfert progressif de compétences régaliennes (justice, sécurité, monnaie, diplomatie) sous conditions, la mise en place d’une nationalité calédonienne coexistant avec la nationalité française, et une redéfinition du corps électoral pour les élections provinciales et le Congrès.

Le processus impose une consultation populaire en février 2026 pour valider l’accord, suivie de l’adoption d’une loi organique spéciale et la tenue d’élections provinciales en 2026, avant que le Congrès calédonien élabore la loi fondamentale locale.

La déclaration de ce 24 septembre insiste également sur la nécessité de maintenir les élections provinciales
"en novembre 2025 au plus tard"
afin de redonner légitimité aux institutions locales. Elle appelle, en outre, à poser les bases d’un
"projet de société inclusif, solidaire et durable"
intégrant la légitimité coutumière et la souveraineté des chefferies.

Le document sera adressé aux institutions calédoniennes, à l’État français, mais aussi à des instances régionales et internationales comme le Forum des îles du Pacifique, le Mouvement des non-alignés, ou encore le Comité des droits de l’Homme de l’ONU.


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