Pakistan: Imran Khan et son épouse font appel de leur condamnation pour corruption

13:3127/01/2025, lundi
AFP
L'ancien premier ministre pakistanais Imran Khan et son épouse Bushra Bibi.
Crédit Photo : Arif ALI / AFP
L'ancien premier ministre pakistanais Imran Khan et son épouse Bushra Bibi.

L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan et son épouse Bushra Bibi ont fait appel lundi de leur condamnation respective à 14 et 7 ans de prison pour corruption, a annoncé l’un de leurs avocats.

L’ancien champion de cricket, aujourd’hui chef de l’opposition, dénonce ces multiples procès comme une manœuvre visant à l’empêcher de revenir au pouvoir. Âgé de 72 ans, il est incarcéré depuis août 2023 et a subi l’un de ses plus grands revers juridiques en étant déclaré coupable de détournement de fonds liés à la fondation Al-Qadir Trust.

Son épouse, libérée sous caution fin octobre, a été arrêtée et emprisonnée le soir même du verdict, dans la même prison que son mari.


Un combat judiciaire aux enjeux politiques


"Nous avons interjeté appel et, dans les jours prochains, les greffiers vont traiter la demande et fixer une date pour une nouvelle audience"
, a déclaré à l’AFP Khalid Yousaf Chaudhry, avocat du couple.

À l’annonce du verdict, Imran Khan avait juré qu’il ne chercherait
"ni accord ni allègement"
de peine. Quelques jours plus tard, ses proches annonçaient mettre un terme aux négociations entamées avec le pouvoir, soutenu par l’armée, considérée comme l’arbitre ultime de la politique pakistanaise.

M. Khan affirme même avoir reçu une proposition d’exil en échange d’un abandon de sa carrière politique. Son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), oscille entre acceptation et refus de discussions avec les autorités.

Depuis l’indépendance du Pakistan en 1947, de nombreux dirigeants politiques ont été emprisonnés, puis libérés à la faveur de tractations avec le gouvernement en place.


Un bras de fer avec l'armée


Imran Khan, qui a dirigé le Pakistan de 2018 à 2022, est désormais en confrontation ouverte avec l’armée, que les experts accusent d’avoir facilité son arrivée au pouvoir avant de provoquer sa chute.

Son parti, qui reste le premier groupe parlementaire, a été exclu de la coalition gouvernementale formée après les élections de février 2024. Le PTI multiplie depuis les mobilisations pour réclamer la libération de son leader.


Jusqu’à présent, quatre condamnations ont été annulées ou suspendues en appel. En juillet, un panel d’experts de l’ONU a dénoncé la détention de Khan comme
"arbitraire"
, appelant à sa libération immédiate.

Malgré son emprisonnement, Imran Khan conserve une forte popularité, portée par sa promesse de renouvellement politique. Il espère encore un retour triomphal sur la scène politique.


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