La rencontre entre les présidents russe et américain ravive les tensions autour du rôle de l’Inde dans le commerce du pétrole russe.
Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu lundi avec le Premier ministre indien Narendra Modi afin de discuter des résultats de son sommet avec le président américain Donald Trump, tenu la semaine dernière à Anchorage, en Alaska.
"Je remercie mon ami, le président Poutine, pour son appel et pour avoir partagé ses impressions sur sa récente rencontre avec le président Trump en Alaska"
, a déclaré Modi sur le réseau social américain X.
Le dirigeant indien a rappelé que New Delhi appelle de manière constante à une résolution pacifique du conflit en Ukraine et soutient toutes les initiatives allant dans ce sens.
"J’attends avec intérêt la poursuite de nos échanges dans les jours à venir"
, a-t-il ajouté.
Le sommet de vendredi dernier à Anchorage a marqué la première rencontre entre un président américain en exercice et son homologue russe depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022. À l’issue de l’entretien, Trump a affirmé sur Fox News que des points importants avaient été actés, ne laissant en suspens que des questions mineures.
Il s’agissait du deuxième échange entre Poutine et Modi ce mois-ci, après un premier entretien tenu le 8 août, avant la réunion en Alaska.
Sur le plan économique, la position de l’Inde continue d’attiser les critiques américaines. Les achats massifs de pétrole russe par New Delhi, désormais estimés à plus de 30 % de ses importations contre 1 % avant février 2022, ont conduit Washington à imposer des droits de douane punitifs de 50 %.
Peter Navarro, conseiller à la Maison Blanche pour le commerce et l’industrie, a dénoncé lundi dans le Financial Times la
"dépendance opportuniste"
de l’Inde vis-à-vis du pétrole russe, la qualifiant de
"profondément corrosive pour les efforts mondiaux visant à isoler l’économie de guerre de Poutine"
.
Selon lui, l’Inde agit comme
"une plateforme mondiale de compensation du pétrole russe, transformant du brut frappé d’embargo en exportations à forte valeur ajoutée tout en fournissant à Moscou les devises nécessaires"
. Navarro est allé plus loin, accusant New Delhi de
"se rapprocher désormais à la fois de la Russie et de la Chine"
.
"Le lobby pétrolier indien finance la machine de guerre de Poutine — cela doit cesser"
, a-t-il conclu.
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