Le président russe, Vladimir Poutine, en Chine, le 18 octobre 2023. Crédit photo : AA
Le président russe Vladimir Poutine a assuré mercredi que les missiles de longue portée livrés par les États-Unis à l'Ukraine ne feraient que "prolonger l'agonie" de ce pays, Kiev espérant de son côté que ces armes l'aideront à accélérer sa difficile contre-offensive.
Mardi, Washington avait annoncé avoir fourni dans le plus grand secret des ATACMS (Army Tactical Missile System) d'une portée de 165 km à l'armée ukrainienne pour qu'elle puisse pilonner les bases arrière russes.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mardi l'utilisation avec succès de ces armes pour la première fois. Ses forces spéciales ont, quant à elles, revendiqué le même jour des frappes destructrices sur des aérodromes russes en territoire occupé.
Vladimir Poutine a pour sa part jugé que la livraison de ces missiles sol-sol, que Kiev réclamait depuis des mois, ne changerait rien au cours de la guerre, assurant une fois encore que les militaires ukrainiens s'étaient cassé les dents dans leur contre-offensive sur les défenses russes.
"Le principal est que (ces missiles) ne vont pas radicalement changer les choses sur la ligne de contact, c'est impossible"
, a affirmé le président russe au cours d'une conférence de presse à Pékin, à l'issue de sa visite en Chine.
"Pour l'Ukraine, il n'y aura rien de bon. L'agonie sera prolongée"
, a-t-il ajouté, considérant que Washington commettait donc
Escalade attendue à Avdiïvka
Selon lui, la fourniture d'ATACMS à l'Ukraine montre
"que les États-Unis sont de plus en plus entraînés dans ce conflit".
M. Zelensky a par ailleurs évoqué mercredi avec son homologue français Emmanuel Macron les moyens de
encore les capacités militaires de l'Ukraine à l'approche de l'hiver.
De son côté, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a déclaré que les livraisons occidentales de missiles, d'avions F-16 l'année prochaine et de blindés à Kiev conduisaient la Russie à
"renforcer ses frontières occidentales".
L'Ukraine, qui avait forcé Moscou à d'humiliantes retraites en 2022, a déclenché une contre-offensive en juin pour libérer les quelque 20% de son territoire qui sont sous contrôle russe et dont Moscou revendique l'annexion.
Elle estime que ses troupes avancent mais que les progrès sont lents parce que les Occidentaux hésitent à lui livrer les armements dont elle a besoin.
En outre, l'armée russe a lancé ses propres offensives en direction de Koupiansk (nord-est) et, depuis le 10 octobre, en direction d'Avdiïvka (est).
Les soldats russes cherchent à encercler cette cité industrielle, au prix de lourdes pertes.
Selon son maire, Vitali Barabach, si la situation est
ces derniers jours, c'est que Moscou prépare une nouvelle attaque après celle qui a été stoppée par les Ukrainiens.
"Ce n'est pas la fin de cette histoire (...), la résistance (ukrainienne) a stabilisé la situation à l'heure actuelle"
mais,
"dans les jours à venir, nous nous attendons à une escalade"
, a-t-il ajouté.
Erigée autour d'une vaste cokerie, Avdiïvka est située à 13 km au nord de Donetsk, la
, sous contrôle russe, de la région éponyme dont M. Poutine a revendiqué l'annexion.
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