
Une femme transporte un sac de sable extrait de la rivière Renga à Bweremane, le 27 février 2025.
Une experte des Nations unies a lancé une mise en garde vigoureuse à l’égard des violences commises contre des défenseuses des droits humains dans la province du Sud-Kivu, pointant l’enlèvement, les violences sexuelles présumées et l’assassinat d’un proche.
Par voie d’un communiqué publié ce 30 septembre, Mary Lawlor (Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits humains) a exprimé
"son extrême préoccupation"
face à l’enlèvement le 8 juillet 2025 de quatre femmes engagées dans la promotion des droits sexuels et reproductifs dans le territoire de Mwenga.
Durant leur détention au secret, elles auraient subi des violences sexuelles, des actes de torture et des privations de nourriture et de soins. Elles se seraient évadées le 15 juillet, mais depuis, elles et leurs familles font l’objet de menaces de mort. Le 4 août, la mère de l’une d’elles, Jeanne Martha Upendo, a été abattue dans son domicile.
Lawlor a insisté sur l’urgence d’une enquête
"rapide, approfondie et impartiale"
sur ces faits, et sur la nécessité de
"mettre fin aux exactions à leur encontre et à l’impunité prolongée"
dans la région. Elle a rappelé au gouvernement congolais ses obligations au regard du droit international et de la législation nationale pour assurer la protection des défenseurs.
Dans son communiqué, la Rapporteuse spéciale a souligné que l’est du pays connaît un climat sécuritaire
"dramatique"
, marqué par des attaques régulières contre les civils et l’utilisation choquante de la violence sexuelle par divers groupes armés — un constat corroboré par des signalements du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
Cette alerte s’inscrit dans un contexte plus large de dégradation des droits humains dans l’Est de la RDC. La Mission d’établissement des faits du Bureau des droits de l’homme signale des violences sexuelles systématiques dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
Récemment, un rapport de l’ONU a conclu que le groupe rebelle M23, les forces congolaises et d’autres milices pourraient avoir commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment des exécutions sommaires, des disparitions forcées et des violences sexuelles
"systématiques"
.
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