
L'immeuble du MI6, services secrets britanniques, en juin 2017.
Le MI5 britannique a secrètement enquêté pendant près de vingt ans sur un officier du MI6 soupçonné d’espionnage au profit de la Russie. L'opération, baptisée "Wedlock", avait été déclenchée à la suite d'une alerte de la CIA dans les années 1990. Malgré des moyens considérables et une surveillance à l’échelle internationale, aucune preuve formelle n’a été trouvée. Le suspect, désigné "1A", avait quitté le MI6 en 2015. L’affaire vient d’être révélée par le Guardian.
Les services de renseignement britanniques ont lancé l'une de leurs enquêtes internes les plus sensibles depuis la Guerre froide, selon de récentes révélations. En cause : la crainte qu’un haut responsable du MI6 ait transmis des informations classifiées à la Russie.
Baptisée
"Opération Wedlock"
, cette mission clandestine a débuté entre le milieu et la fin des années 1990, à la suite d’une alerte émise par la
CIA
. L’agence américaine avait prévenu que
l’un de ses homologues britanniques à Londres aurait transmis des renseignements sensibles au Kremlin
.
L'enquête, dirigée par le
MI5
, chargé de la sécurité intérieure, a duré près de vingt ans, s’étalant jusqu’aux années 2010. Au centre des soupçons, un officier du MI6 désigné comme
"suspect 1A"
par les Américains, suspecté d’être
un agent double au service de Moscou
. Son identité demeure confidentielle.
Selon The Guardian, à l’origine des révélations,
jusqu’à 35 agents du MI5
– analystes, planificateurs, spécialistes de la surveillance – ont été mobilisés. L’opération a même mené à des missions à l’étranger, notamment une intervention jugée risquée au Moyen-Orient, où des agents britanniques ont opéré sans autorisation du pays hôte. Une action qui, si elle avait été découverte, aurait constitué
une violation du droit international
.
À l’époque, les services russes FSB étaient dirigés par Vladimir Poutine, ce qui n’a fait qu’intensifier les inquiétudes sur l’éventuelle ampleur des fuites.
Le niveau de confidentialité de l’opération a été tel que certains briefings se sont tenus dans une église, loin des bâtiments officiels. Certains agents ignoraient même leur mission réelle, pensant participer à un simple exercice jusqu’à leur départ du siège du MI5,
Thames House à Westminster
.
Pour garantir la discrétion, une équipe de surveillance a été installée dans un immeuble discret à
Wandsworth
, dans le sud de Londres, sous couverture d’une société de sécurité fictive. Ce site avait été sélectionné pour sa
proximité avec le siège du MI6 à Vauxhall Cross
.
Malgré l’ampleur des moyens déployés,
aucune preuve formelle
n’a pu être apportée contre l’officier soupçonné, qui avait quitté le MI6 en 2015.
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