Un tribunal rwandais a rejeté mercredi la demande de restauration des droits civiques de Victoire Ingabire, figure de l'opposition au président Paul Kagame, une décision qui l'empêche de se présenter à la présidentielle du 15 juillet.
Depuis le tribunal de la capitale Kigali où elle a assisté à l'annonce de la décision, elle réagi:
Je ne suis pas d'accord avec cette décision. Elle est clairement politisée. Nous avons toujours un pays où les tribunaux ne sont pas toujours indépendants.
Opposante d'origine hutu, Victoire Ingabire avait été arrêtée et accusée de nier la réalité du génocide, après avoir demandé en janvier 2010 que les auteurs de crimes contre les Hutu soient aussi jugés.
Elle a été libérée en septembre 2018 dans le cadre d'une grâce présidentielle accordée à plus de 2 000 prisonniers.
Dirigeante du mouvement Dalfa Umurunzi (Développement et Liberté pour Tous), non autorisé par Kigali, Victoire Ingabire avait annoncé sa volonté de se présenter à la présidentielle face à Paul Kagame, qu'elle accuse notamment de bafouer la liberté d'expression, de réprimer l'opposition et de négliger les populations les plus pauvres.
Le Parti vert démocratique est la seule formation autorisée qui critique le pouvoir. Les autres partis dits d'opposition ayant un agrément officiel soutiennent Paul Kagame.
S'il est crédité du spectaculaire développement du Rwanda, exsangue au sortir du génocide, Paul Kagame est régulièrement accusé de bafouer la liberté d'expression et de réprimer toute opposition.
En vertu d'amendements constitutionnels passés en 2015, le dirigeant de 66 ans peut potentiellement rester au pouvoir jusqu'en 2034.