L'opposant Ousmane Sonko a été investi, dimanche, candidat à la présidentielle du 25 février, par les "leaders alliés du candidat Ousmane Sonko" (Lacos). La cérémonie d'investiture, diffusée sur les plateformes digitales du parti Pastef, s'est tenue dans un lieu privé de Dakar après l'interdiction par le préfet de Dakar de la mobilisation prévue le 30 décembre pour l'investiture.
La candidature du président Ousmane Sonko ne souffre d'aucun manquement et d'aucun doute.
Privé de fiches de parrainage (une des 9 pièces requises pour candidater), Ousmane Sonko a déposé, par l'entremise de son mandataire Clédor Ciré Ly, sa candidature le 12 décembre. Malgré la décision du tribunal de grande instance de Dakar, le 14 décembre, ordonnant sa réintégration dans les listes électorales après sa radiation par les services du ministère de l'intérieur, la direction générale des élections (Dge) avait refusé de s'exécuter.
Pour la vérification des dossiers de parrainage en cours jusqu'au 5 janvier, le mandataire de Sonko ne s'est pas présenté le 30 décembre (un tirage au sort a établi l'ordre de passage des 93 candidats).
Il va ainsi passer après épuisement de la liste selon la réglementation. Aucun risque de doublon sur les parrainages dit-on du côté de ses alliés puisqu'il a choisi le parrainage des élus (13 députés).
Pour certains, ce faux bond est une stratégie en attendant le verdict dans l'affaire de diffamation opposant Sonko à Mame Mbaye Niang devant la cour suprême le 4 janvier. Condamné en appel à six mois de prison avec sursis dans cette affaire, Sonko a interjeté un recours pour casser la décision qui menace sa participation à la présidentielle.
Les déboires du leader du Pastef ont démarré avec les accusations de viol portées à son encontre par une jeune dame travaillant dans un salon de beauté de la capitale, en mars 2021 et ayant conduit à sa condamnation pour "corruption de la jeunesse".