
Une enseignante, jugée pour avoir harcelé moralement Evaëlle, une collégienne de 11 ans qui s'était suicidée en 2019 et dont la mort avait provoqué une vive émotion en France, a été qualifiée lundi de "sérieuse et dynamique" par l'administration mais "tranchante" d'après d'anciens collègues.
Au tribunal de Pontoise, en région parisienne, la matinée a été consacrée à la carrière de l'enseignante et l'audition de témoins.
"Il y aura un mort"
Le 21 juin 2019, le père d'Evaëlle retrouvait sa fille pendue à son lit dans leur pavillon à Herblay, la veille de leur départ en vacances. Dans la journée, elle avait eu un conflit avec un collégien.
Six mois plus tôt, l'adolescente avait tenté de mettre le feu à une poutre de la maison après une rupture amicale.
Depuis l'entrée d'Evaëlle en sixième au collège d'Herblay, les problèmes s'étaient multipliés pour la jeune fille, déjà victime de brimades à l'école primaire.
Dans un premier temps, la situation avait été réglée en interne et Evaëlle, décrite comme précoce, joyeuse mais ayant des difficultés dans les relations sociales, n'appréhendait plus de se rendre en cours de français.
Remarques tranchantes
Pourtant, quelques mois plus tard, durant une session consacrée au harcèlement scolaire, l'enseignante avait demandé aux élèves d'exprimer leurs reproches à Evaëlle qui devait ensuite s'expliquer. Face à ses pleurs, l'enseignante s'était énervée et lui avait intimé de répondre aux questions, d'après les récits des élèves.
Ses parents portent plainte contre des élèves et la changent de collège en février 2019.
Lors de l'instruction, l'enseignante a dit qu'elle avait pu être trop sévère voire "cash" mais qu'elle s'était investie pour les élèves. Au sujet d'Evaëlle, elle n'avait pas réussi à créer un lien avec elle.
L'enseignante est également jugée pour avoir harcelé deux autres collégiens.
Le procès doit s'achever mardi.