Tchad: l’opposant Succès Masra condamné à 20 ans de réclusion criminelle

16:3810/08/2025, Pazar
MAJ: 10/08/2025, Pazar
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Le Premier ministre tchadien, ancien opposant qui s'est rallié au pouvoir militaire et qui se présente contre le président de transition, Succes Masra, s'adresse aux médias depuis sa résidence à N'Djamena le 8 mai 2024, deux jours après l'élection présidentielle du pays. L'ancien Premier ministre et chef de l'opposition Succes Masra a été condamné le 9 août 2025 à 20 ans de prison pour incitation à la haine, xénophobie et instigation à un massacre.
Crédit Photo : Issouf SANOGO / AFP
Le Premier ministre tchadien, ancien opposant qui s'est rallié au pouvoir militaire et qui se présente contre le président de transition, Succes Masra, s'adresse aux médias depuis sa résidence à N'Djamena le 8 mai 2024, deux jours après l'élection présidentielle du pays. L'ancien Premier ministre et chef de l'opposition Succes Masra a été condamné le 9 août 2025 à 20 ans de prison pour incitation à la haine, xénophobie et instigation à un massacre.

La première chambre criminelle de la Cour d’appel de N’Djamena a condamné, samedi, l’ancien Premier ministre tchadien et président du parti "Les Transformateurs", Succès Masra, à 20 ans de réclusion criminelle et au paiement d'une amende d'un milliard de franc CFA soit plus de 1,775 million de dollars américain.

Masra Succès et ses co-accusés sont jugés pour leur implication dans les violents affrontements de Mandakao et reconnus coupables de
"diffusion de message à caractère haineux et xénophobe"
et de
"complicité de meurtre"
dans le conflit intercommunautaire survenu le 14 mai dernier et ayant fait plusieurs dizaines de morts.

La Cour a requalifié les faits retenus contre lui qui étaient
"incitation à la haine, à la révolte", "constitution et complicité de bandes armées",
ainsi que
"complicité d’assassinat", "incendie volontaire"
et
"profanation de sépultures".

"Notre client vient de faire l’objet d’une humiliation, d’une ignominie, indigne de notre âge"
a dénoncé Maître Kadjilembaye Francis, porte-parole du Collectif de défense affirmant que
"son client vient d’être condamné sur la base d’un dossier vide, sur la base de supputations et en l’absence de preuves. Nous assistons malheureusement à une consécration d'une pratique qui consiste en l'instrumentalisation de la justice pour pouvoir régler des comptes politiques".

"Nous n'allons pas nous désarmer"
rassure Maître Kadjilembaye Francis porte-parole du Collectif de défense.

Le 2ème vice-président, Dr Sitack Yombatinan Béni, a qualifié ce verdict de la 1ère chambre de la cour criminelle de
"honte",
rappelant qu’en droit pénal, il faut présenter des preuves pour condamner.
"Mais là les gens sont incapables de présenter une seule preuve et ils ont condamné des innocents"
a-t-il expliqué aux partisans rassemblés.

Vendredi, 8 août courant, le procureur général près la cour d’appel de N’Djamena Bruno Louapambe Mahouli, a sollicité une condamnation de 25 ans de prison ferme contre Succès Masra et ses co-accusés.
"La condamnation à vie étant exclue, nous demandons 25 ans de prison ferme pour Masra et ses co-accusés et le versement de 5 milliards de FCFA à l’État en guise de réparation",
a déclaré Bruno Louapambe Mahouli, procureur général près la cour d’appel de N’Djamena.

Pour rappel, l'ancien premier ministre tchadien, Succès Masra a été placé, le mercredi 21 mai, en détention préventive à la maison d’arrêt de Klessoum par le juge d'instruction de N'djamena après son audition.


"Il a été décidé par le parquet d'ouvrir une information à son encontre relativement aux chefs d'accusation qui lui sont reprochés"
avait déclaré Maître Kadjilembaye Francis ajoutant que
"le dossier a été orienté au troisième cabinet du juge d'instruction qui vient d'inculper, et l'instruction va commencer immédiatement selon la disponibilité du juge".

Succès Masra était poursuivi pour
"incitation à la haine, à la révolte", "constitution et complicité de bandes armées",
ainsi que
"complicité d’assassinat", "incendie volontaire"
et
"profanation de sépultures"
dans le massacre survenu le 14 mai courant à Mandakao, dans le Logone-Occidental, au sud-ouest du pays et qui s'est soldé par la mort de 42 personnes, principalement des femmes et des enfants a rapporté le collectif des avocats de l'accusé.

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