Téhéran se dit prêt à mettre fin à ses attaques si Israël cesse de l'agresser

15:5215/06/2025, Pazar
MAJ: 15/06/2025, Pazar
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Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi (C), fait une déclaration lors de sa visite au mausolée du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, tué lors d'une frappe aérienne israélienne en septembre 2024, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 3 juin 2025.
Crédit Photo : Anwar AMRO / AFP
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi (C), fait une déclaration lors de sa visite au mausolée du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, tué lors d'une frappe aérienne israélienne en septembre 2024, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 3 juin 2025.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a indiqué dimanche que l'Iran était prêt à cesser ses attaques contre Israël si Tel-Aviv mettait fin à ses agressions contre Téhéran.

S'exprimant devant les ambassadeurs étrangers à Téhéran, Abbas Araghchi a souligné que la guerre avait été
"imposée"
à Téhéran et que l'Iran n'avait d'autre choix que d'y répondre.

"Notre défense est pleinement légitime et sera menée avec force, uniquement en réponse à l'agression",
a-t-il déclaré.

Et de préciser :


Si les attaques cessent, les actions de représailles de l'Iran cesseront également.

Les tensions sont montées d'un cran entre l'Iran et Israël à la suite de frappes aériennes israéliennes coordonnées sur plusieurs sites de Téhéran, notamment des sites militaires et nucléaires, vendredi, ce qui a poussé l'Iran à lancer des frappes de représailles dans les heures qui ont suivi.


Samedi soir, l'Iran a lancé la deuxième vague de son opération "Promesse honnête 3", visant principalement des infrastructures économiques et industrielles dans la ville portuaire israélienne de Haïfa. Parallèlement, des frappes israéliennes ont touché le ministère de la Défense et des dépôts pétroliers à Téhéran.


L'Iran a déclaré que 78 personnes avaient été tuées le premier jour de l'offensive israélienne, et que des dizaines d'autres, dont des enfants, avaient trouvé la mort le lendemain.

La reprise des hostilités a entraîné la suspension des négociations nucléaires indirectes entre l'Iran et les États-Unis, qui avaient bénéficié de la médiation d'Oman. Le sixième cycle de négociations était prévu pour dimanche à Mascate.


La complicité des États-Unis


Abbas Araghchi a déclaré que l'
"agression"
israélienne n'aurait pas pu se produire sans la coordination et le soutien des États-Unis, ce qui constitue l'une des principales raisons de la rupture des négociations.

Il a affirmé que l'Iran disposait de
"preuves solides et probantes"
que les forces et les bases militaires américaines dans la région avaient soutenu les frappes israéliennes.

Le ministre iranien a cité les déclarations du président américain Donald Trump, qui avait affirmé que les attaques
"n'auraient pas pu se produire sans l'équipement américain",
et a fait allusion à
"d'autres étapes à venir",
ce qui constitue selon lui une preuve supplémentaire de la complicité des États-Unis.

Concernant le démenti des États-Unis quant à leur implication dans l'attaque israélienne contre le site nucléaire iranien de Natanz, dans la province d'Ispahan, Abbas Araghchi a exprimé le rejet par l'Iran de cette sortie en raison de
"preuves contradictoires".

"Si les États-Unis n'ont vraiment joué aucun rôle, ils doivent condamner clairement et publiquement l'attaque",
a-t-il déclaré, soulignant que les messages privés ne suffisent pas. Il a également appelé la communauté internationale à reconnaître les
"violations du droit international"
commises par Israël.

Abbas Araghchi a accusé Israël de
"saboter de manière répétée les négociations sur le nucléaire",
citant notamment le sabotage du site d'enrichissement de Natanz en 2020 lors des pourparlers de Vienne visant à relancer l'accord nucléaire de 2015.
Il a ajouté que l'Iran avait réagi à cet incident en augmentant son taux d'enrichissement de l'uranium à 60 % et en remplaçant les centrifugeuses endommagées par des modèles plus avancés.

Le chef de la diplomatie iranienne a soutenu que malgré les provocations, l'Iran avait entamé de bonne foi des discussions avec les États-Unis, organisant cinq cycles et préparant une contre-proposition visant à combler les lacunes en vue d'un accord potentiel.


Il a toutefois réaffirmé qu'Israël restait opposé à tout accord nucléaire et qu'il s'employait activement à faire obstruction à la diplomatie.

Abbas Araghchi a indiqué que l'Iran avait officiellement demandé à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de convoquer une session extraordinaire pour examiner la dernière attaque israélienne contre Natanz, qu'il qualifie de
"ligne rouge"
du droit international qu'Israël a désormais franchie.

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