"La définition du journalisme ne sera jamais une prérogative présidentielle": la presse vent debout contre les propos de Macron

12:5124/10/2024, Perşembe
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Le président de la République française, Emmanuel Macron.
Crédit Photo : LUDOVIC MARIN / AFP
Le président de la République française, Emmanuel Macron.

L'association de la presse présidentielle a dénoncé mercredi, face à la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, les propos tenus par le président Emmanuel Macron à l'égard des journalistes après que ses déclarations sur Israël ont été dévoilées.

"Jeudi dernier depuis Bruxelles, le président de la République a gravement mis en cause la déontologie de la presse entière en fustigeant la publication de propos qu'il a lui-même tenus (…). Mettre en cause le professionnalisme et l'éthique des journalistes quand ils font honnêtement leur travail afin de mettre la pression sur leurs sources notamment, nous semble une dérive dangereuse"
, a déclaré le journaliste le journaliste Thomas Despre qui s'exprimait au nom de l'association de la presse présidentielle. Et de poursuivre:

Il nous apparaît très grave que le président estime que ce qui n'est pas dans un communiqué ou un compte-rendu n'existe pas.

"Notre travail ne peut se résumer à reprendre les déclarations officielles. Il est aussi et surtout de permettre aux citoyens de savoir ce qu'il se passe une fois les micros coupés et de pouvoir enquêter sur les coulisses du pouvoir".

Thomas Despre a conclu son propos en soulignant que
"cette liberté fondamentale en démocratie ne saurait être remise en cause au gré des tempêtes politiques"
et que:

La définition du journalisme ne sera jamais une prérogative présidentielle.

Avant l'association de la presse présidentielle, le Syndicat national des journalistes (SNJ) avait rappelé dès vendredi au président français Emmanuel Macron
"qu'il n'a aucune compétence pour décider ce qui relève du journalisme et lui demande de respecter la liberté de la presse comme il se doit dans une société démocratique"
, dans un communiqué publié sur son site internet.

Le syndicat relatait qu'
"Emmanuel Macron, mettant en cause les ministres qui ont fait fuiter ses propos et les journalistes qui ont publié ces confidences, a enjoint aux journalistes de s'en tenir à ses déclarations publiques et aux comptes-rendus officiels de la porte-parole du gouvernement"
et s'interrogeait sur
"le point de savoir si le président de la République est dans son rôle en mettant publiquement en cause des membres de son gouvernement".

"Une fois de plus, il ne l'est en revanche certainement pas en indiquant aux journalistes ce qu'ils peuvent reproduire et les sources auxquelles ils peuvent ou non se référer. Décidément, le Président est constant dans sa volonté de privilégier la communication au détriment de l'information"
, grinçait le syndicat dans son communiqué intitulé
"M. Macron, vous n'avez pas à donner d'instructions aux journalistes".

Pour rappel, Emmanuel Macron s'en était violemment pris aux journalistes qui ont relayé des propos qui lui ont été attribués par des membres du gouvernement à la sortie du conseil des ministres qui se tenait la semaine dernière.

"Je dois vous dire combien j'ai été stupéfait de lire tant de commentaires, de réactions, y compris de responsables politiques, étrangers ou français, devant des propos que j'aurais tenus sans se poser la question de savoir (...) ce que j'aurais exactement dit"
, a-t-il déclaré avant de fustiger un
"manque de professionnalisme"
et mettant en cause les journalistes et ministres à l'origine de ces révélations.

Les propos relayés par la presse française citant des ministres, avaient provoqué des tensions diplomatiques entre la France et Israël et le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'était offusqué de la teneur des déclarations du président français qui affirmait qu'il ne devait par
"oublier qu'Israël a été créé par l'ONU".

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