La campagne pour le référendum constitutionnel prévu le 17 décembre au Tchad s’est ouverte samedi, étape-clé vers des élections promises, puis repoussées à 2024, par la junte militaire au pouvoir depuis deux ans et demi.
Les partisans d'un Etat fédéral invitent les électeurs à rejeter ce texte en votant non.
Plus de 8,3 millions de Tchadiens, sur une population de 18 millions, seront invités à voter dans ce pays sahélien partagé entre un nord désertique et sa population musulmane qui domine le pouvoir depuis plus de 40 ans, et un sud plus fertile majoritairement peuplé de chrétiens et animistes.
Elections "libres"
Le 20 avril 2021, une junte de 15 généraux proclame son chef, le général Mahamat Déby, 37 ans, Président de transition, à la mort de son père tué par des rebelles en se rendant sur le front.
Mais 18 mois plus tard, sur recommandation d'un "Dialogue national" boycotté par la grande majorité de l'opposition et les plus puissants groupes rebelles, Mahamat Déby prolonge de deux ans et s'autorise à participer à la future présidentielle, troquant au passage l'uniforme contre une tenue civile.
L'opposition la plus radicale, dont une partie des ténors se sont exilés depuis la répression sanglante d'une manifestation le 20 octobre 2022, appelle au boycott de cette "mascarade".
"Massacre"
Le 20 octobre 2022, entre une centaine et plus de 300 personnes, selon l'opposition et les ONG nationales et internationales, ont été tuées par balles par les policiers et militaires, essentiellement à N'Djamena, lors d'une manifestation pour protester contre la prolongation de deux ans au pouvoir de Mahamat Déby.
N'Djamena n'en reconnaît qu'une cinquantaine, dont six membres des forces de sécurité.