Une figure du mouvement d'extrême droite Pegida doit comparaître en août devant un tribunal des Pays-Bas pour répondre d'accusations d'injure commise envers un groupe de personnes après avoir déchiré un Coran qu'il a comparé au "Mein Kampf" d'Adolf Hitler, a annoncé mardi le Parquet néerlandais.
Edwin Wagensveld, dirigeant de la branche néerlandaise du mouvement islamophobe s'était filmé en janvier en train de déchirer à proximité du parlement à La Haye des pages d'un exemplaire du Coran, avant de les piétiner.
Les procureurs ont annoncé en avril avoir ouvert une enquête pénale à l'encontre du ressortissant néerlandais vivant en Allemagne et âgé de 54 ans.
Son initiative avait notamment suscité de vives protestations de plusieurs capitales du monde musulman, en particulier d'Ankara, ainsi que des manifestations en Irak et en Syrie, le Coran étant considéré comme le livre le plus sacré de l'Islam.
Il doit comparaître au tribunal le 10 août.
Publié pour la première fois en 1925, "Mein Kampf" expose l'idéologie raciste et antisémite du dirigeant nazi Adolf Hitler.
Dans un communiqué publié en avril, le Parquet avait toutefois précisé que:
Le fait de déchirer un Coran n'est pas une infraction pénale selon le Code pénal néerlandais. Cette conduite est considérée comme une critique de la foi mais pas comme un acte criminel.
Aux Pays-Bas, l'insulte collective peut être punie par une peine d'emprisonnement minimale d'un an ou d'une amende de 9 000 euros.
Des actions similaires à celle de Wagensveld ont eu lieu au cours des derniers mois en Suède et au Danemark, parfois à l'initiative de mouvements d'extrême droite, entraînant également manifestations et tensions diplomatiques.
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a annoncé mardi qu'il allait tenir un débat urgent cette semaine après l'autodafé d'un Coran en Suède, dernier acte en date qui a soulevé l'indignation dans le monde musulman et au-delà.