Asep Muizudin Muhamad Darmini est allongé sur un lit d'hôpital, d'où il distingue par la fenêtre une épaisse brume grise enveloppant la capitale Jakarta, où des pics de pollution ont été enregistrés ces dernières semaines.
À 35 ans, il est désormais relié à un respirateur alors que l'air vicié de la gigantesque capitale indonésienne représente une vraie menace pour ses quelque 30 millions d'habitants.
Je me sens impuissant car même si j'essaie de positiver et de vivre normalement, mon corps ne peut pas lutter contre la pollution.
Jakarta a été la ville la plus polluée au monde pendant quatre jours début août, selon la société de surveillance de la qualité de l'air IQAir basée en Suisse.
Mais l'opérateur n'a pas précisé si cette réduction de production était temporaire ou définitive, alors que malgré les protestations des mouvements de protection de l'environnement, la centrale doit encore être agrandie pour compter au total dix tranches, contre huit actuellement.
Infections en hausse de 20 à 30%
Si la pollution atmosphérique est liée à de nombreux facteurs comme la hausse des températures, les vents ou la topographie, les experts s'accordent à dire que les sources d'énergie polluantes comme les centrales électriques au charbon jouent un rôle clef.
Fin août, treize entreprises industrielles des environs de Jakarta ont été sanctionnées pour non-respect des normes.
Par ailleurs, des milliers de fonctionnaires de la capitale indonésienne ont été invités à télétravailler à compter de la fin août.
Selon le président Joko Widodo, un nouveau métro aérien inauguré le mois dernier à Jakarta et le transfert prévu d'une partie de l'activité vers la future capitale Nusantara en construction sur l'île de Bornéo, devraient également permettre de réduire le niveau de pollution.
Avant cela, des recours ont été engagés contre l'Etat pour inaction. En 2021, un tribunal a estimé que le président Widodo et plusieurs responsables ont été négligents à protéger les habitants de Jakarta. Le gouvernement a perdu en appel mais a saisi la Cour suprême.
Problèmes à vie
Comme Asep Muizudin Muhamad Darmini, la jeune femme assure qu'elle pourrait voter pour un candidat qui se soucie de la pollution, lors de l'élection présidentielle de février prochain, même si aucun candidat n'a encore présenté une vraie stratégie. Darmini conclut par:
Je ne veux pas atteindre le point où nous devrons acheter de l'air pur.