Quelque six milliards de tonnes de sable sont arrachées chaque année aux océans, une exploitation à la limite de ce qui est soutenable et avec des conséquences dramatiques pour l'environnement et la biodiversité marine, a alerté l'ONU mardi.
C'est la première fois que les Nations unies parviennent à faire une telle estimation, et ce grâce à l'intelligence artificielle et au système automatique d'identification des navires permettant de les localiser et d'analyser leurs déplacements et activités à travers le monde.
Ainsi, l'extraction artisanale ou celle à petite échelle le long de côtes peu profondes ne peut encore être détectée.
Proportions gigantesques
Le sable joue aussi un rôle crucial pour l'environnement, mais c'est également un matériau dont de nombreux pays auront besoin pour se protéger contre l'élévation du niveau des mers, a-t-il conclu.
Si nous utilisons énormément de sable, à un moment donné cela dépasse les capacités du système à pourvoir ce sable.
La mer du Nord, l'Asie du Sud-Est et la côte est des Etats-Unis figurent parmi les lieux où les activités de dragage marin sont les plus intenses.
Chine, Pays-Bas, Etats-Unis et Belgique
Un autre expert, Arnaud Vander Velpen, à lui indiqué que les pays disposant des plus grandes flottes de navires extracteurs sont la Chine, les Pays-Bas, les Etats-Unis et la Belgique.
Au-delà des chiffres, l'ONU espère avoir des discussions avec les pays et les entreprises du secteur pour que ces dernières soient plus respectueuses de l'environnement en améliorant leurs pratiques d'extraction.
Selon M. Vander Velpen, seul un petit nombre de pays sait quelles sont ses ressources en sable marin.
Entre outre, les pratiques internationales et les cadres réglementaires varient considérablement.
Le PNUE appelle la communauté internationale à élaborer une règlementation internationale afin notamment d'améliorer les techniques de dragage et il recommande d'interdire l'extraction du sable des plages en raison de son importance pour la résilience des côtes, l'environnement et l'économie.
Il préconise également une reconnaissance stratégique du sable afin qu'il ne soit plus considéré comme un matériau commun dont l'humanité pourrait disposer à volonté.