Trois défaites consécutives, deux exclusions d'affilée pour Upamecano, Tuchel sur un siège éjectable: le Bayern Munich, tenant du titre, s'est enfoncé dimanche dans la crise en allant s'incliner 3-2 à Bochum, pour la 22e journée de Bundesliga.
A l'issue d'une rencontre encore longuement interrompue par les protestations des supporters allemands, le "Rekordmeister", qui reste sur onze titres de champion, se retrouve à huit points du leader Leverkusen.
Dans un élan contraire, le Bayer, après avoir étrillé les Bavarois 3-0 la semaine dernière, a encore gagné samedi 2-1 à Heidenheim, et reste invaincu en championnat, avec 18 victoires et quatre nuls.
Munich n'avait plus perdu trois matches de suite depuis la fin de saison 2014-2015 sous Pep Guardiola, mais à l'époque le titre de champion était déjà acquis, et les défaites en Bundesliga (en plus d'une défaite à Barcelone en Ligue des champions) n'avaient alors aucune importance.
"Pas mérité"
Ce revers à Bochum, une équipe qui lutte pour son maintien, place l'entraîneur Thomas Tuchel dans une situation difficilement tenable, après la gifle à Leverkusen suivie mercredi d'un revers 1-0 à Rome contre la Lazio en Ligue des champions.
Balles de tennis
A Bochum, les champions en titre ont pourtant ouvert rapidement le score par Jamal Musiala (14e), mais ils ont encaissé deux buts avant la pause, en contre par le Japonais Takuma Asana (37e) et sur une reprise de la tête sur corner par Keven Schlotterbeck (44e).
Harry Kane, seul aux six mètres et idéalement servi par le jeune Français Mathys Tel, a réduit l'écart à la 87e minute (3-2). Mais après une fin de match à haute intensité où Manuel Neuer a de nouveau sauvé le Bayern, Bochum s'est logiquement imposé devant son public en feu.
La partie a été interrompue à deux reprises, en première puis en seconde période, pendant de longues minutes, par des jets de balles de tennis et autres objets depuis les tribunes.
Les supporters allemands avaient déjà perturbé tous les autres matches de cette 22e journée, à l'exception de la rencontre Heidenheim-Leverkusen. Ils protestent contre l'arrivée au capital de la Ligue de football allemande (DFB) d'investisseurs privés et, plus généralement, contre ce qu'ils considèrent comme une commercialisation outrancière du football allemand.