Un outil d’IA pour protéger les routes migratoires des caribous menacés dans l’Arctique

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Une étude révèle que l’intelligence artificielle peut prédire les périodes critiques de migration pour éviter les perturbations causées par les navires brise-glace.

Un nouvel outil basé sur l’intelligence artificielle (IA) pourrait révolutionner la protection des routes migratoires des caribous menacés dans l’Arctique, selon une étude publiée jeudi dans la revue Ecological Solutions and Evidence.

Développé par des scientifiques du British Antarctic Survey (BAS), en collaboration avec l’Alan Turing Institute, le WWF et le gouvernement du Nunavut, ce système utilise des prévisions de glace de mer basées sur l’IA pour éviter que des navires brise-glace ne perturbent les déplacements saisonniers des caribous.

Un outil pour prévenir les perturbations maritimes

L’étude montre que les routes migratoires du caribou Dolphin-et-Union, une espèce menacée, sont de plus en plus compromises par la détérioration de la glace de mer et par la circulation maritime accrue due au changement climatique.

“Le changement climatique entraîne une fonte accélérée de la glace de mer dans l’Arctique, rendant la région plus accessible aux navires, ce qui aggrave les menaces pesant sur des espèces emblématiques comme le caribou”

, a déclaré Ellen Bowler, chercheuse en apprentissage automatique au BAS et auteure principale de l’étude.

Grâce à une combinaison d’observations satellitaires, de suivi GPS, de prévisions climatiques et de connaissances locales, l’outil d’IA peut générer des systèmes d’alerte précoce pour anticiper les périodes critiques de migration automnale.

Réduire les risques pour la faune et les communautés

Les caribous traversent des zones de glace de mer pour rejoindre leurs aires de mise bas estivales. Mais une glace instable ou fracturée par des navires brise-glace peut créer des chenaux d’eau libre, bloquant ces itinéraires vitaux.

L’outil d’IA développé établit un lien entre la formation de la glace et la migration automnale, permettant de prévoir les conditions de glace qui déclenchent ces déplacements. Ces données peuvent être mises à jour chaque année, fournissant aux agences locales un avertissement anticipé pour adapter les activités maritimes.

L’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite

Selon Scott Hosking, directeur de mission pour les prévisions environnementales à l’Alan Turing Institute,

“l’Arctique se réchauffe à un rythme quatre fois plus rapide que le reste de la planète”

, ce qui accélère les bouleversements écologiques.

“Placée entre les mains des experts locaux en conservation, et combinée à leurs savoirs traditionnels, cette technologie pourrait contribuer à atténuer les menaces pesant sur la faune et les communautés humaines de l’Arctique”

, a-t-il conclu.