Le président turc plaidera de nouveau pour la Palestine à l’Assemblée générale de l’ONU

09:3321/09/2025, dimanche
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Le président turc Recep Tayyip Erdoğan s'adresse aux dirigeants mondiaux lors de l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU) au siège des Nations unies, le 24 septembre 2024 à New York.
Crédit Photo : SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images / AFP
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan s'adresse aux dirigeants mondiaux lors de l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU) au siège des Nations unies, le 24 septembre 2024 à New York.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’apprête une nouvelle fois à attirer l’attention du monde sur le génocide en cours à Gaza, comme il l’a fait ces dernières années lors des réunions de l’Assemblée générale des Nations unies.

Selon des informations compilées par Anadolu, Erdogan a placé la question palestinienne au centre des débats internationaux depuis son élection au poste de Premier ministre de la Türkiye, devenant ainsi la voix de la Palestine au sein de l’ONU.


À la tribune, il a régulièrement exhorté la communauté internationale à agir collectivement contre
"l’oppression d’Israël",
soulignant que la seule issue réside dans la création immédiate d’un État palestinien indépendant et homogène sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Lors de son discours à la 62ᵉ Assemblée générale en 2007, alors qu’il était Premier ministre, Erdogan avait affirmé que le conflit au Proche-Orient constituait
"l’une des principales sources d’instabilité"
dans la région.

Il avait alors insisté sur le fait que la question palestinienne, dont les répercussions dépassent le cadre régional, représente « le cœur du conflit au Moyen-Orient » et nécessite une coopération non seulement des pays voisins mais aussi de la communauté internationale dans son ensemble.


"Nous croyons qu’une résolution du conflit israélo-palestinien aura un impact positif sur la résolution d’autres crises dans la région. Nous sommes prêts à fournir tout type de soutien aux parties pour relancer le processus de paix et contribuer à la réunion internationale prévue",
avait-il déclaré.

Dans son intervention à l’Assemblée générale de 2009, Erdogan avait adopté le même ton, réaffirmant que la question palestinienne reste « une priorité régionale » pour la Türkiye.


Instaurer une paix durable à Gaza, "une responsabilité morale"


Une solution à la question palestinienne ne peut voir le jour que si chacun est traité avec équité et justice, a affirmé Erdogan, ajoutant :


Mettre fin à la tragédie humaine à Gaza et instaurer une paix durable est notre devoir humanitaire et moral.

Dans son discours à la 66ᵉ Assemblée générale de l’ONU en 2011, il avait estimé que l’incapacité à résoudre le conflit israélo-palestinien, et au contraire le sacrifice constant du droit et de la justice au profit d’équilibres politiques, portait
"le plus grand coup au sens de la justice internationale".

Il avait rappelé que des centaines de résolutions onusiennes restaient ignorées par Israël.


Soulignant l’impuissance des Nations unies à mettre fin à la tragédie humanitaire subie par le peuple palestinien, Erdogan avait dénoncé :
"Il n’existe aucune sanction contre Israël, qui utilise des bombes au phosphore, Israël, qui détient l’arme nucléaire. Mais dès qu’un climat de pression se dessine, on s’interroge sur l’opportunité d’imposer des sanctions. Est-ce cela la justice ? Ne faut-il pas se poser la question ?"

Et d’ajouter :
"Si, en tant que communauté internationale, nous croyons à l’idéal de paix et de sécurité internationales, fondement même de l’ONU, il faut faire pression sur Israël pour la paix, malgré ceux qui le gouvernent, et montrer clairement qu’il n’est pas au-dessus du droit."

Le soutien "inconditionnel" de la Türkiye à la reconnaissance de la Palestine


Erdogan avait souligné que l’une des étapes les plus importantes consistait à répondre à la demande légitime des Palestiniens pour la reconnaissance de leur État et à garantir que ses représentants siègent de plein droit parmi les membres de l’ONU.


Il avait réaffirmé que le soutien de la Türkiye à la reconnaissance de l’État de Palestine était
"inconditionnel",
insistant sur la volonté d’Ankara de déployer tous les efforts nécessaires pour instaurer la paix au Moyen-Orient.

Dans ce cadre, la Türkiye continuerait à adopter une position active pour résoudre le conflit israélo-palestinien, reconnaître l’État palestinien, favoriser
"la réconciliation interne entre Palestiniens"
et lever le blocus illégal imposé à la population de Gaza.

"Nous n’avons aucun problème avec le peuple israélien. Le problème vient des politiques agressives du gouvernement actuel d’Israël",
avait-il précisé.

La solution à deux États


Dans son premier discours à l’Assemblée générale de l’ONU en 2014 en tant que président, Erdogan avait déclaré :
"La mise en œuvre immédiate d’une solution à deux États en Palestine, la levée du blocus de Gaza et l’établissement d’un État palestinien indépendant et viable aux côtés d’Israël sont des impératifs politiques, humanitaires et moraux."

Il avait souligné que la solution à deux États était régulièrement évoquée à la tribune onusienne mais restait sans suite, ajoutant :
"Les paroles ne suffisent pas. Nous avons besoin d’actes. Il est temps d’agir."

"Le monde est plus grand que cinq"


Erdogan avait également exhorté l’ONU à prendre ses responsabilités face aux crises mondiales :
"Sans plus attendre, avant que d’autres vies innocentes ne soient perdues, avant que la conscience universelle ne soit davantage meurtrie, l’ONU doit peser dans la résolution des problèmes."

Il avait martelé son slogan désormais célèbre :
"Le monde est plus grand que cinq",
dénonçant l’influence paralysante des membres permanents du Conseil de sécurité.

"Il est inacceptable, pour la conscience universelle, que cinq membres permanents neutralisent l’ONU d’une manière déconnectée des réalités mondiales",
avait-il déclaré.

Dans son discours à la 71ᵉ Assemblée générale en 2016, le président turc avait rappelé que la communauté internationale avait une dette envers les enfants palestiniens : celle de permettre à ce peuple de vivre libre dans un État avec Jérusalem-Est pour capitale, sur la base d’une solution à deux États.


En 2017, lors de la 72ᵉ session, il avait ajouté que la poursuite du processus de paix n’était possible que si Israël cessait immédiatement ses activités de colonisation illégales et faisait des pas concrets vers une solution à deux États.


En 2018, à la 73ᵉ Assemblée, il avait dénoncé
"ceux qui ferment les yeux sur l’oppression infligée aux Palestiniens et qui cherchent à réduire l’aide qui leur est accordée",
estimant que ces attitudes ne faisaient
"qu’encourager les oppresseurs".

En 2019, lors de la 74ᵉ session, il avait martelé que
"l’un des lieux où l’injustice est la plus flagrante dans le monde reste les territoires palestiniens occupés".

"Si même les images de l’assassinat ignoble d’une femme palestinienne innocente par les forces israéliennes, en pleine rue il y a quelques jours, ne suffisent pas à éveiller les consciences, alors nous en sommes au point où les mots échouent",
avait-il ajouté.

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