La mer Caspienne est confrontée à une baisse alarmante des niveaux d'eau et de la biodiversité

16:3313/10/2025, lundi
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Au Kazakhstan, les habitants et les défenseurs de l’environnement s’inquiètent de la baisse spectaculaire du niveau de la mer Caspienne, victime du changement climatique, des barrages sur la Volga et de la pollution industrielle.
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Au Kazakhstan, les habitants et les défenseurs de l’environnement s’inquiètent de la baisse spectaculaire du niveau de la mer Caspienne, victime du changement climatique, des barrages sur la Volga et de la pollution industrielle.

La mer Caspienne, plus grand plan d’eau fermé du monde, subit une dégradation alarmante.

Au Kazakhstan, des communautés locales et des militants écologistes dénoncent la chute rapide de son niveau et la perte massive de biodiversité, conséquence du changement climatique, de la construction de barrages sur la Volga, de l’extraction énergétique régionale et du trafic maritime intensif.

Selon les experts, le niveau de la Caspienne a fortement baissé au cours de la dernière décennie, provoquant une diminution drastique de la faune marine.

Vadim Ni, fondateur du mouvement écologique Save The Caspian Sea, explique que
"la mer devient de plus en plus stérile à cause de l’assèchement, de la pollution et de la disparition des poissons"
. Il souligne:

La Caspienne est alimentée à 80% par la Volga. La baisse des précipitations liée au changement climatique et la construction de barrages réduisent considérablement l’apport en eau. C’est la principale cause du recul de la mer.

Autrefois réputée pour ses esturgeons, la Caspienne voit aujourd’hui cette espèce emblématique presque disparaître.
"Les phoques de la Caspienne meurent également"
, ajoute Ni.
"Environ 2.000 cadavres ont été retrouvés sur les côtes kazakhes il y a trois ans, et 2.500 autres sur la rive russe. Les oiseaux subissent le même sort."

À Aktau, port kazakh situé sur la rive orientale, les habitants constatent les effets de cette régression au quotidien.
"Quand j’étais enfant, on se baignait ici même, là où il n’y a plus d’eau aujourd’hui"
, raconte Nurziya Satimova, mère de deux enfants.
"Le rivage a reculé de plusieurs centaines de mètres."

Face à cette urgence écologique, des ONG locales multiplient les initiatives de sensibilisation. Le mouvement Save The Caspian Sea a récemment organisé un défilé de mode pour attirer l’attention sur la dégradation du milieu marin, tandis que le festival environnemental annuel TazaFest, porté par Eco Mangistau, mobilise de plus en plus d’habitants.

Jasmine Vadodaria, 16 ans, y a participé pour alerter sur les dangers du plastique:
"Je suis née à Aktau, donc le sort de la Caspienne me tient à cœur. Je suis fière de contribuer à sa protection."

La gravité de la situation a désormais atteint les plus hautes instances du pays. Le président Kassym-Jomart Tokaïev a mis en garde, lors de son discours à la 80e Assemblée générale des Nations unies, contre
"une crise qui n’est plus régionale mais mondiale"
. Le sujet devrait figurer au centre du prochain Sommet climatique régional de l’ONU, prévu à Astana en avril.

S’étendant sur environ 370.000 km² et bordée par le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, la Russie, le Turkménistan et l’Iran, la mer Caspienne, surnommée autrefois
"la mer de l’énergie"
pour ses importantes réserves pétrolières, attire aujourd’hui l’attention pour une tout autre raison : son rétrécissement inquiétant.

Les scientifiques estiment que son niveau a chuté de près de deux mètres en vingt ans, suscitant de vives préoccupations, notamment pour le Kazakhstan, qui possède le plus long littoral de la Caspienne.


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