
Les discussions ont abordé la levée des sanctions contre Damas, la formalisation de la coordination avec la coalition anti-Daech, la réaffirmation de l’accord de mars sur l’intégration des FDS et la possibilité d’un futur accord de sécurité avec Israël. Autant d’éléments qui montrent que la reconstruction de la Syrie pourrait s’accélérer.
Cette visite marque la fin d’une longue période d’isolement pour la Syrie. En s’invitant de nouveau sur la scène internationale, Ahmed al-Sharaa rétablit la visibilité politique d’un État longtemps tenu à distance par les puissances occidentales. Washington, de son côté, semble prêt à redéfinir ses priorités régionales, à la fois pour contenir l’influence iranienne et pour gérer plus finement le dossier israélo-syrien.
La participation de la Türkiye à cette nouvelle configuration traduit un réalignement diplomatique plus large : Ankara, Washington et Damas testent une coopération conditionnelle, où la reconstruction syrienne pourrait devenir le pivot d’un équilibre inédit au Levant.
La levée des sanctions internationales contre la Syrie et son président Ahmed al-Sharaa, d’abord par le Conseil de sécurité de l’ONU puis par l’administration Trump, marque un tournant décisif pour la reconstruction du pays. L’étape suivante dépendra du Congrès américain, appelé à supprimer définitivement les dernières mesures encore en vigueur.
Si Washington confirme la fin des sanctions, les pays du Golfe pourront financer les projets de reconstruction et les entreprises turques, européennes ou américaines pourront collaborer sans craindre de représailles juridiques.
L’administration Trump a déjà suspendu ou annulé plusieurs de ses propres sanctions, mais il lui faudra convaincre le Congrès d’abandonner les plus dures, notamment celles liées au "Caesar Act", en dépit des "préoccupations sécuritaires" exprimées par Israël.
Pour que la Syrie reste unie, comme le souhaite Ankara, le soutien à Damas apparaît crucial. L’attitude constructive de Washington pourrait ainsi encourager les investissements et limiter l’influence déstabilisatrice d’acteurs tels qu’Israël ou les FDS. Le réalisme d’Ahmed al-Sharaa, reconnu pour son pragmatisme, lui a permis d’établir rapidement une relation de travail solide avec Trump, dont l’approche positive pourrait accélérer la reconstruction et contribuer à la stabilité régionale.
Lors de sa rencontre de septembre à la Maison Blanche, le président Trump avait salué le rôle décisif de la Türkiye dans la stabilité syrienne et régionale. La participation du ministre turc des Affaires étrangères aux réunions d’Ahmed al-Sharaa à Washington confirme que la Türkiye est considérée par les États-Unis comme un acteur central, à la fois en Syrie et au Moyen-Orient.
Trump semble avoir compris que toute avancée avec la Syrie ne peut se faire sans la Türkiye. Sa proximité avec le président Erdoğan, notamment visible lors des discussions à l’ONU sur la Palestine et pendant les négociations de cessez-le-feu, montre qu’il accorde une réelle valeur aux conseils d’Ankara.
Lors de son premier mandat, Trump avait plusieurs fois envisagé de retirer les troupes américaines de Syrie, mais les pressions du Congrès, attaché à la mission du CENTCOM et aux intérêts israéliens, l’en avaient empêché. Aujourd’hui, avec une Syrie dirigée par Ahmed al-Sharaa et soutenue par la Türkiye, Trump pose les bases d’un partenariat stratégique inédit.
Moins d’un an après avoir figuré sur la liste noire américaine, Ahmed al-Sharaa s’impose à Washington comme le symbole du retour de la Syrie dans le système international. En suspendant les sanctions et en redéfinissant la Syrie comme un acteur clé des nouveaux équilibres régionaux, les États-Unis entérinent aussi le rôle de la Türkiye comme puissance stabilisatrice incontournable du Moyen-Orient.
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