
Le plus long shutdown de l’histoire américaine, qui aura duré 43 jours, s’est achevé après que sept sénateurs démocrates et un indépendant ont choisi de voter avec les républicains.
L’accord conclu prévoit le financement du gouvernement fédéral jusqu’à la fin janvier, ainsi que l’extension sur un an de certains financements liés à la santé. En revanche, il ne garantit aux démocrates qu’une simple promesse de vote concernant leur exigence principale : la prolongation des subventions de santé. Autrement dit, les démocrates ont renoncé à la raison initiale pour laquelle ils avaient accepté d’entrer dans le shutdown, tandis que Trump semble avoir réussi à maintenir la discipline dans son camp et à imposer sa stratégie de négociation.
Pourtant, les sondages d’opinion montrent que les électeurs attribuent aux républicains la responsabilité du chaos provoqué par le shutdown, et que l’intransigeance de Trump lui a coûté en popularité.
Parmi les sénateurs qui ont rompu avec l’aile la plus combative du parti pour se rallier à l’accord républicain, le sénateur de Virginie Tim Kaine a expliqué sa décision dans une tribune : selon lui, les centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux en grande difficulté et les scènes de chaos dans les aéroports rendaient la situation intenable.
Kaine, qui affirme avoir participé directement aux négociations, assure que les républicains ne céderaient jamais sur les subventions de santé et que Trump se moquait ouvertement de la souffrance des employés fédéraux.
Le manque d’empathie affiché par Trump envers les fonctionnaires fédéraux affectés a provoqué une fracture chez les démocrates. L’aile qui souhaitait adopter une posture intransigeante face à Trump croyait que le shutdown était l’occasion d’appliquer enfin cette stratégie.
Mais le fait que la sortie de crise soit venue de l’initiative des centristes montre que le parti n’a pas réussi à se rassembler autour d’une ligne commune.
L’aile progressiste, renforcée par les succès dans certaines élections locales comme celle de Zohrani, estimait que sa posture combative avait largement contribué au fait que l’opinion publique tienne les républicains pour responsables du shutdown.
Au moment où cette aile progressiste gagne en influence, son attitude de principe durant cette crise laissait penser qu’elle imposerait davantage sa ligne dans les mois à venir. Mais Schumer, qui incarne l’élite traditionnelle du parti, n’a pas réussi à maintenir l’unité entre les modérés favorables à un accord et les progressistes décidés à défendre une position réformatrice et plus radicale.
Face à un Parti républicain capable de se ranger derrière la stratégie de Trump, les démocrates sont apparus désorganisés et vulnérables.
L’accord conclu ne garantit le financement fédéral que jusqu’à la fin janvier : le spectre d’un nouveau shutdown reste donc d’actualité. Mais, à cette échéance, les démocrates ne devraient pas bénéficier du même soutien de l’opinion.
Trump n’a pas véritablement gagné la bataille du shutdown : sa popularité a reculé et il n’a pas réussi à convaincre les républicains d’adopter l’option nucléaire.
Mais il n’a pas perdu non plus : sa détermination à ne pas négocier et sa capacité à maintenir son camp uni autour de sa stratégie constituent, en soi, un succès politique. Sa méthode n’a rien de nouveau, mais il est probable que les républicains en paient le prix lors des élections de novembre 2026.
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