Pékin renforce ses restrictions sur les exportations liées aux terres rares, un secteur clé au cœur des tensions commerciales avec Washington et Bruxelles.
La Chine a annoncé jeudi la mise en place, avec effet immédiat, de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares, renforçant sa réglementation dans un secteur stratégique au cœur des tensions commerciales avec les États-Unis et l’Union européenne.
Premier producteur mondial de ces matériaux indispensables à l’industrie du numérique, de l’automobile, de l’énergie et de la défense, Pékin entend désormais soumettre à autorisation toute exportation de technologies utilisées pour l’extraction, la fusion et la production des terres rares.
Le ministère chinois du Commerce a précisé que ces mesures s’appliquent également aux procédés liés à
"l’assemblage, au réglage, à la maintenance, à la réparation et à la mise à niveau des lignes de production".
Les entreprises étrangères exportant des articles issus de technologies chinoises devront également obtenir un feu vert préalable.
Selon un communiqué distinct, toute demande d’exportation à destination de clients militaires étrangers sera automatiquement refusée. Le ministère justifie ces restrictions par la nécessité de protéger la sécurité nationale, dénonçant des transferts illégaux de composants vers des usages militaires:
"Certaines organisations et individus étrangers ont transféré ou fourni des articles contrôlés d’origine chinoise pour des usages sensibles, notamment militaires"
, a déclaré un porte-parole, évoquant une
"menace potentielle"
pour les intérêts du pays.
La Chine détient plus du tiers des réserves mondiales de terres rares, estimées à 110 millions de tonnes selon l’US Geological Survey. Cette domination, renforcée par des décennies d’investissements et de dépôts de brevets, confère à Pékin un avantage stratégique majeur dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
De nombreuses entreprises étrangères expédient encore leurs terres rares vers la Chine pour raffinage, accentuant la dépendance mondiale à l’industrie chinoise.
Les restrictions imposées depuis le printemps 2025 ont déjà provoqué des perturbations dans plusieurs filières industrielles, certaines entreprises étant contraintes de ralentir leur production face à la pénurie de ces minéraux stratégiques.
En Europe, le sujet demeure sensible. En juillet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait évoqué un mécanisme
"amélioré"
d’exportations avec la Chine, censé garantir un approvisionnement plus stable. Mais selon la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine, de nombreuses entreprises européennes rencontrent toujours des difficultés d’accès aux terres rares produites sur le territoire chinois.
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