
Les terres rares "ne sont pas rares", affirme la chimiste franco-américaine Marie Perrin, mais "difficiles à séparer". À seulement 28 ans, la jeune scientifique a développé une méthode innovante et durable d'extraction de l’europium 'un élément clé dans les écrans LED et les billets de banque' à partir de déchets électroniques, comme les lampes fluorescentes usagées.
Son invention, brevetée et en voie d'industrialisation via sa start-up Reecover, lui vaut de figurer parmi les 10 jeunes inventeurs de l’année distingués mardi par l’Office européen des brevets (OEB).
Une alternative durable aux procédés polluants actuels
L’europium dans les déchets, un gisement sous-exploité
Contrairement aux gisements naturels, les déchets électroniques comme les néons ou les LED contiennent des concentrations d’europium jusqu’à 20 fois supérieures, selon Perrin. En recyclant ces matériaux, elle réduit la dépendance aux mines et limite les 2.000 tonnes de déchets toxiques générés en moyenne par tonne de terres rares extraites.
Un enjeu stratégique mondial
Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes autour des métaux stratégiques, cette innovation tombe à point nommé. Le recyclage devient une arme économique et environnementale pour s’affranchir de la domination chinoise. Marie Perrin, épaulée par une ancienne camarade spécialisée en finance et son directeur de thèse Victor Mougel, souhaite désormais industrialiser le procédé via Reecover.