Un membre de la sécurité houthi monte la garde devant la Grande Mosquée Al-Saleh de Sanaa, le 5 janvier 2024.
La Russie a fermement condamné vendredi les frappes aériennes nocturnes des États-Unis et du Royaume-Uni contre les Houthis du Yémen, tandis que la Chine a appelé "toutes les parties concernées" à éviter une nouvelle escalade des conflits dans la région.
Les craintes de la Russie, exprimées plus tôt cette semaine lors des discussions sur une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU parrainée par les États-Unis contre les attaques des Houthis sur des navires et selon lesquelles le document serait
"mal interprété"
et utilisé pour justifier des
"actions illégales"
, se sont concrétisées, a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, lors d'un point de presse à Moscou.
"Nos craintes se sont confirmées : la position américaine au Conseil de sécurité de l'ONU sur la mer Rouge n'est qu'un prétexte pour une nouvelle escalade des tensions dans la région. Nous condamnons fermement les actions des États-Unis et de leurs alliés"
, a-t-elle souligné.
Selon Zakharova, l'escalade militaire dans la région de la mer Rouge pourrait annuler les tendances positives apparues récemment vers une résolution du conflit au Yémen, ainsi que provoquer une déstabilisation dans toute la région du Moyen-Orient.
"Comme nous l'avions prévenu, pour justifier leur agression, les Anglo-Saxons tentent d'utiliser la résolution 2722 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée la veille sous prétexte d'assurer la sécurité de la navigation en mer Rouge",
a-t-elle souligné, ajoutant:
Les Américains utilisent depuis longtemps des méthodes absolument sans scrupules, contraires au droit international.
"De la même manière, l'Occident a utilisé des interprétations perverses des décisions du Conseil de sécurité de l'ONU pour déclencher des actions criminelles en Irak et en Libye"
, a-t-elle expliqué.
Plus tôt dans la journée, le bureau de l'envoyé russe auprès du Conseil de sécurité de l'ONU a exigé une réunion urgente pour discuter des frappes britanniques et américaines contre le Yémen menées en réponse aux attaques des Houthis contre des navires dans la mer Rouge.
Pékin inquiet
Pékin inquiet
"Pékin a déclaré que les parties devraient rester calmes et faire preuve de retenue"
, a rapporté le quotidien Global Times.
"Les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené jeudi soir des frappes aériennes sur plusieurs cibles au Yémen en réponse directe aux attaques sans précédent des Houthis contre des navires maritimes internationaux",
a fait savoir le président américain Joe Biden.
L'attaque intervient en réponse aux frappes continues de drones et de missiles du groupe yéménite, soutenu par l'Iran, sur les voies maritimes internationales de la mer Rouge, qui ont commencé en novembre en réponse à la guerre israélienne contre Gaza.
"La région de la mer Rouge est une importante route commerciale internationale pour les marchandises et l'énergie, et nous espérons que toutes les parties impliquées pourront jouer un rôle constructif et responsable dans le maintien de la sécurité et de la stabilité de la mer Rouge, ce qui est conforme aux intérêts communs de la communauté internationale"
, a indiqué Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
La Chine avait, plus tôt, lié les tensions dans la mer Rouge à la guerre menée par Israël contre l'enclave palestinienne assiégée de Gaza.
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