La junte birmane a annoncé lundi la libération de plus de 3.000 prisonniers à l'occasion du Nouvel An bouddhiste, sans préciser si cette amnistie s'appliquait à ceux arrêtés dans le cadre de sa répression contre l'opposition.
En cas d'une nouvelle infraction à la loi, les personnes libérées devront purger le restant de leur condamnation avec une peine supplémentaire, est-il indiqué.
A ce total s'ajoutent quelque 98 étrangers condamnés en Birmanie qui vont également être remis en liberté, selon une autre annonce de la junte, qui n'a pas livré d'autres détails.
Devant la prison d'Insein, à Rangoun, une centaine de personnes se sont réunies dans l'espoir de retrouver un proche incarcéré qui aurait bénéficié de l'amnistie.
Certains ont crié des noms et fait de grands signes lorsque deux bus jaunes sont sortis de l'enceinte pénitentiaire.
Environ 170 morts mardi dernier
Depuis le coup d'Etat du 1er février 2021 qui a renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi, les militaires ont procédé à l'arrestation de milliers de dissidents, menant une répression violente dénoncée par les groupes de défense des droits.
Des combats ont éclaté dans plusieurs régions de la Birmanie, entre la junte et ses opposants armés à la fois des combattants anti-coup, et des groupes ethniques qui la combattent depuis des années.
Environ 170 personnes ont trouvé la mort mardi lors d'un raid aérien dans un village de la région de Sagaing (centre), la junte justifiant cette attaque par la présence de nombreux rebelles sur les lieux.
En réaction à ce massacre qui a provoqué de nouvelles réactions d'indignation à l'international, plusieurs grandes villes birmanes sont restées silencieuses au moment des festivités du Nouvel An bouddhiste, marquées habituellement par de grandes batailles d'eau dans les rues.
Aung San Suu Kyi (77 ans) reste détenue dans la capitale Naypyidaw, où elle purge une condamnation de 33 ans de prison pour une litanie de charges, jugées politiques par les groupes de défense des droits humains.
Ceux-ci avaient contesté l'amnistie de près de 23.000 détenus peu de temps après la prise de pouvoir des militaires, une décision visant selon eux à faire de la place dans les prisons pour les opposants de la junte et à créer du chaos dans les communautés.