Cambodge-Thaïlande: une trêve fragile met fin aux affrontements

13:4729/07/2025, Salı
AFP
Malgré la cessation des combats, Bangkok et Phnom Penh s’accusent mutuellement de violations du cessez-le-feu. La médiation malaisienne a permis un accord immédiat soutenu par les États-Unis et la Chine.
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Malgré la cessation des combats, Bangkok et Phnom Penh s’accusent mutuellement de violations du cessez-le-feu. La médiation malaisienne a permis un accord immédiat soutenu par les États-Unis et la Chine.

Les combats ont cessé à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande, bien que les deux camps aient continué mardi à s’accuser mutuellement de violations du cessez-le-feu, entré en vigueur après environ une semaine d’affrontements sanglants.

L’armée thaïlandaise a accusé ses adversaires d’avoir enfreint la trêve en plusieurs points par des assauts nocturnes, ce que Phnom Penh a formellement nié. Aucun nouvel incident n’a toutefois été signalé depuis, et des responsables militaires des deux côtés se sont rencontrés.


"Il y a eu une escarmouche, mais tout s’est résolu quand les commandants se sont rencontrés"
, a affirmé mardi à la presse le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, artisan de la médiation.

Les tensions entre la Thaïlande et le Cambodge, ancrées dans un différend territorial hérité de l’époque coloniale, restent vives. Le dernier épisode de violence a atteint une intensité rarement observée depuis plusieurs décennies.

Les affrontements ont eu lieu sur plusieurs fronts parfois éloignés de plusieurs centaines de kilomètres. Selon les données mises à jour mardi, ils ont causé la mort d’au moins 43 personnes et entraîné le déplacement de quelque 330.000 civils.


Le Premier ministre thaïlandais par intérim Phumtham Wechayachai et son homologue cambodgien Hun Manet se sont entendus lundi pour une trêve à partir de minuit (17H00 GMT), à l’issue d’une médiation menée par la Malaisie, avec le soutien des États-Unis et de la Chine.

L’accord de paix est
"immédiat et inconditionnel"
, a précisé Anwar Ibrahim. Pourtant, dès le lendemain, Bangkok et Phnom Penh ont échangé de nouvelles accusations.

Les attaques attribuées aux forces cambodgiennes ont été qualifiées de "délibérées ou dues à un manque de discipline" par Phumtham. Il a assuré que
"l’armée thaïlandaise est disciplinée"
et a respecté les engagements du cessez-le-feu.

De son côté, la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata, a affirmé:
"Il n’y a eu aucun affrontement armé (...) dans quelque région que ce soit"
. Elle a insisté sur le respect strict du cessez-le-feu par les forces cambodgiennes.

Médiation et tensions persistantes


Malgré les tensions verbales, des commandants militaires locaux des deux camps se sont rencontrés comme le stipule l’accord. Bangkok a salué la reprise du dialogue bilatéral mais n’a pas précisé la date du retour des déplacés.

"La situation est toujours fragile"
, a commenté Maratee Nalita Andamo, porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères.

Les relations entre la Thaïlande et le Cambodge, bien qu’interconnectées sur le plan économique et culturel, traversent une période de crise inédite. Avant même les violences, les gouvernements avaient réduit les échanges transfrontaliers, sur fond de montée des discours nationalistes.

Les populations locales expriment un mélange d’espoir et de scepticisme.
"J’ai vu les photos des deux dirigeants se serrant la main. J’espère que ce n’est pas une opération marketing avec des sourires de façade"
, a déclaré mardi Kittisak Sukwilai, 32 ans, pharmacien dans la province thaïlandaise de Surin.

La poignée de main entre les dirigeants a été rendue possible par la médiation malaisienne, en sa qualité de présidente tournante de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (ASEAN). Thaïlande et Cambodge ont également remercié Washington et Pékin.


Soutiens internationaux et enjeu commercial


"Félicitations à tous!"
, a écrit l’ancien président américain Donald Trump sur Truth Social, affirmant avoir parlé aux deux dirigeants. Il a indiqué avoir donné l’instruction de reprendre les négociations commerciales.

Trump avait menacé les deux pays d’un gel des discussions sur des droits de douane prohibitifs, prévus pour entrer en vigueur le 1er août.

Les deux pays, visés par une surtaxe de 36%, espèrent parvenir à un accord commercial avec les États-Unis.
"Nous attendons toujours que les États-Unis acceptent ou non notre proposition",
a déclaré mardi le ministre thaïlandais des Finances, Pichai Chunhavajira.

L’Union européenne, l’ONU et la France ont également salué l’annonce du cessez-le-feu.


Selon les derniers bilans, les affrontements ont causé 30 morts en Thaïlande, dont 15 soldats, et 13 morts au Cambodge, dont cinq militaires. Environ 188.000 Thaïlandais et 140.000 Cambodgiens ont dû fuir les zones de combat.

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