Campus américains: l'ONU "inquiète" de "l'impact disproportionné" des actions de la police

La rédaction
17:0230/04/2024, mardi
AFP
Le haut-commissaire du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk.
Crédit Photo : FABRICE COFFRINI / AFP
Le haut-commissaire du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk.

L'ONU est "inquiète" de "l'impact disproportionné" des interventions de la police sur des campus d'universités aux États-Unis, pour y déloger des manifestants pro-palestiniens, selon un communiqué diffusé mardi à Genève.   

"Je m'inquiète de ce que certaines mesures prises par les forces de l’ordre dans une série d’universités semblent avoir un impact disproportionné"
, a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.

Le Haut-Commissaire s'est dit troublé
"par une série de mesures musclées prises pour disperser et démanteler les manifestations"
, souligne le communiqué.

"La liberté d'expression et le droit de réunion pacifique sont fondamentaux pour la société –en particulier lorsqu'il existe de profonds désaccords sur des questions majeures, comme c'est le cas en ce qui concerne le conflit dans le territoire palestinien occupé et en Israël"
, a déclaré M.Türk.

La vague de protestation contre la guerre dévastatrice que conduit Israël dans la bande de Gaza s'étend dans les universités américaines depuis dix jours. Le mouvement est parti de l'université new-yorkaise de Columbia où cent personnes avaient été interpellées le 18 avril.

Depuis, des centaines d'autres - étudiants, enseignants et militants - ont été interpellées, parfois arrêtées et poursuivies en justice dans plusieurs universités du pays.


Les manifestations ont ravivé le débat tendu sur la liberté d'expression, un droit constitutionnel. 

"L'incitation à la violence ou à la haine fondée sur l'identité ou les points de vue – qu'elle soit réelle ou supposée – doit être fermement rejetée"
, a insisté le Haut-Commissaire. 

"Nous avons déjà vu que des discours aussi dangereux pouvaient rapidement conduire à une véritable violence"
, dénonce M. Türk, mais à ses yeux
"une telle conduite peut et doit être combattue individuellement, plutôt que par des mesures radicales qui imputent à tous les membres d’une manifestation les points de vue inacceptables de quelques-uns". 

"Il doit être clair que l’exercice légitime de la liberté d'expression ne peut être confondu avec une incitation à la violence et à la haine". 

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