Des présidents d’universités israéliennes dénoncent la famine à Gaza

16:0528/07/2025, Pazartesi
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Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, le 23 juillet 2025.
Crédit Photo : DHA / DHA
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, le 23 juillet 2025.

Cinq présidents d’universités israéliennes ont exhorté Benyamin Netanyahu à mettre fin à la famine à Gaza, dénonçant une crise humanitaire catastrophique et des propos jugés criminels de certains responsables israéliens. Ils ont comparé le projet de "ville humanitaire" à Rafah à un camp de concentration et averti du risque de migration forcée. L’ONU alerte sur la faim extrême touchant un tiers des Gazaouis. Depuis octobre, 147 personnes, dont 88 enfants, sont mortes de malnutrition, selon les autorités locales.

Les présidents de cinq grandes universités israéliennes ont exhorté, lundi, le Premier ministre Benyamin Netanyahu à mettre un terme à la famine dans la bande de Gaza, avertissant des conséquences
"catastrophiques"
pour les civils, en particulier les nourrissons.

Dans une lettre révélée par Israel Hayom, les signataires – Alon Chen (Institut Weizmann), Asher Cohen (Université hébraïque), Uri Sivan (Technion), Ariel Porat (Université de Tel Aviv) et Leo Corry (Université ouverte) – se disent
"choqués"
par la situation humanitaire dramatique dans l’enclave palestinienne.

Comme de nombreux Israéliens, nous sommes horrifiés par les images de Gaza, où des nourrissons meurent chaque jour de faim et de maladie

"Nous avons une responsabilité historique"


Les présidents d’universités ont appelé Netanyahu à agir face à
"la grave famine qui submerge Gaza et frappe durement des civils non impliqués dans le conflit, y compris des enfants et des nourrissons".
Ils ont exprimé leur inquiétude face aux propos incendiaires de plusieurs ministres et députés israéliens appelant à la destruction de Gaza.

"En tant que peuple ayant connu les horreurs de la Shoah, nous avons aussi la responsabilité d’utiliser tous les moyens à notre disposition pour éviter un préjudice cruel et aveugle à des hommes, des femmes et des enfants innocents"
, ont-ils rappelé.

La lettre critique également les déclarations de responsables israéliens évoquant l’usage de l’arme nucléaire, le refus d’acheminer de la nourriture et les appels à expulser les Palestiniens.


"Nous attendons de vous et de votre gouvernement une condamnation sans équivoque de ces propos dangereux"
, ont-ils ajouté, estimant que ces appels constituent
"des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité"
selon le droit international.

Un camp de concentration


Les présidents d’université ont aussi mis en garde contre le projet de création d’une prétendue
"ville humanitaire"
à Rafah, qu’ils ont comparée aux camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale. Selon eux, cette initiative causerait
"un tort irréparable à la réputation morale d’Israël".

Des observateurs internationaux partagent cette inquiétude, alertant sur le fait que ce camp viserait à confiner les Palestiniens et à les priver de nourriture afin de les pousser à une migration forcée.


L’ONU alerte sur une crise alimentaire extrême


Le même jour, Tom Fletcher, chef des secours de l’ONU, a déclaré qu’un Palestinien sur trois à Gaza n’avait pas mangé depuis plusieurs jours. Il a réclamé une livraison immédiate d’aide humanitaire.


Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a affirmé que plus de 40 000 nourrissons de moins d’un an risquent une mort lente en raison du blocus israélien qui empêche l’entrée de lait infantile depuis plus de 150 jours. Il a appelé à l’ouverture sans condition des points de passage et a tenu Israël et ses alliés pour
"pleinement responsables"
de cette crise.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, 147 Palestiniens – dont 88 enfants – sont morts de faim ou de malnutrition depuis octobre 2023.


Des mesures insuffisantes selon les ONG


Dimanche, l’armée israélienne a annoncé des largages humanitaires limités ainsi qu’une
"pause tactique"
dans certaines zones pour permettre l’acheminement de l’aide. Mais plusieurs agences humanitaires ont rejeté cette initiative, qualifiée de
"faux soulagement"
. Elles accusent Israël de continuer à utiliser la faim comme une arme en bloquant l’aide terrestre depuis début mars.

Malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, l’armée israélienne poursuit depuis le 7 octobre 2023 une offensive brutale sur Gaza. Cette campagne militaire a fait près de 60 000 morts, en grande majorité des femmes et des enfants, et a provoqué des pénuries alimentaires massives.


Procédures judiciaires internationales contre Israël


En novembre 2024, la
Cour pénale internationale
a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour
crimes de guerre
et
crimes contre l’humanité
à Gaza.

Par ailleurs,
la Cour internationale de Justice
examine actuellement une procédure engagée contre Israël pour
génocide
, en lien avec sa guerre contre l’enclave palestinienne.

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