Crédit Photo : ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP
Le président américain Donald Trump avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une rencontre dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 4 février 2025.
Donald Trump a fait une annonce mardi, disant vouloir prendre "le contrôle" de la bande de Gaza dévastée par la guerre génocidaire d'Israël, une proposition qui pourrait "changer l'Histoire" selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le président américain a également répété que les habitants de Gaza pourraient aller vivre en Jordanie ou en Egypte, malgré l'opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes.
Lors d'une conférence de presse au côté de M. Netanyahu, parlant du territoire palestinien comme d'un
"chantier de démolition",
le président américain a déclaré:
Les États-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec.
"Nous en prendrons possession et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n'ont pas explosé et de toutes les armes"
, fournies à Israël pour bombarder l'enclave, a-t-il ajouté, en soulignant que les Etats-Unis allaient
"aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits"
, afin de développer économiquement le territoire palestinien.
Il ne s'est pas épanché sur la manière dont il comptait le faire, parlant d'un projet
, mais il a dit avoir parlé à d'autres pays dans la région qui ont
l'idée.
"Ce n'est pas une décision prise à la légère"
, a-t-il dit, répétant son voeu de faire de Gaza la
"Côte d'Azur du Moyen-Orient".
Visiblement heureux d'afficher leur bonne entente, même si les deux dirigeants ont pu avoir des différends, M. Netanyahu a salué en Donald Trump:
Le meilleur ami qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.
Il a affirmé qu'un accord de normalisation des relations entre l'Arabie saoudite et Israël allait
. Ce que Ryad a immédiatement démenti.
"L'Arabie saoudite poursuivra sans répit ses efforts pour l'établissement d'un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et n'établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela"
, a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères.
Le président américain a suscité récemment une vague d'indignation internationale en proposant de faire
"tout simplement le ménage"
dans la bande de Gaza et de transférer ses habitants dans des lieux
comme l'Egypte ou la Jordanie, hostiles à l'idée.
Mais il fait monter la pression et assure qu'il obtiendra gain de cause.
M. Trump doit recevoir dans la semaine le roi de Jordanie Abdallah II et s'est déjà entretenu au téléphone avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Un dirigeant du Hamas, Sami Abu Zuhri, a fustigé les déclarations de Donald Trump sur le déplacement des Palestiniens, estimant qu'elles étaient une
"recette pour créer le chaos"
au Proche-Orient.
L'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, a lui appelé les dirigeants du monde à
"respecter les souhaits du peuple palestinien"
de vivre à Gaza.
La rencontre à la Maison Blanche survient au moment où reprennent de délicates négociations sur la poursuite du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dont une première phase est entrée en vigueur le 19 janvier.
Le Hamas a annoncé mardi que
"les contacts et négociations pour la deuxième phase"
du cessez-le-feu avaient
Israël avait expliqué plus tôt qu'il enverrait
une délégation au Qatar, l'un des trois pays médiateurs avec les Etats-Unis et l'Egypte, pour discuter de la poursuite de la trêve.
Dans la bande de Gaza, de nombreux Palestiniens déplacés à cause de la guerre génocidaire menée par Israël et soutenue par les États-Unis, ont profité de la trêve pour retrouver leur terre, déterminés à reconstruire.
Plus d'un demi-million d'entre eux ont déjà regagné le nord du territoire, particulièrement détruit par les combats.
Hatem Azzam, un habitant de Rafah, dans le sud de Gaza, a affirmé:
Trump et Netanyahu doivent comprendre la réalité du peuple palestinien. C'est un peuple profondément enraciné dans sa terre, nous ne la quitterons pas.
M. Netanyahu, visé par un mandat d'arrêt par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, est le premier dirigeant étranger invité à la Maison Blanche depuis le retour au pouvoir de Donald Trump le 20 janvier, symbole de l'alliance indéfectible entre Israël et les Etats-Unis.
La première phase de la trêve a permis jusqu'à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d'environ 600 Palestiniens captifs par Israël, ainsi qu'un afflux de l'aide humanitaire dans le territoire assiégé.
La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, déclenchée par la guerre génocidaire de l'armée d'occupation israélienne après l'offensive du Hamas le 7 octobre 2023.
Une fois libérés les otages durant la première phase, le mouvement de résistance palestinien détiendra encore une cinquantaine d'otages.
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