Fitch maintient la note de la France à ‘'AA-‘', mais avec une perspective négative

10:4812/10/2024, samedi
MAJ: 12/10/2024, samedi
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Le ministre français du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin (à droite), s'exprime aux côtés du ministre français de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Antoine Armand (à gauche), lors d'un point de presse faisant suite à la réunion hebdomadaire du cabinet au cours de laquelle le budget 2025 de la France a été présenté, le 10 octobre 2024 à Paris. Le nouveau Premier ministre français est confronté à un test majeur aujourd'hui, alors qu'il présente un budget de réduction du déficit à son cabinet avant de le soumettre à un parlement largement hostile.
Crédit Photo : Ludovic MARIN / AFP
Le ministre français du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin (à droite), s'exprime aux côtés du ministre français de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Antoine Armand (à gauche), lors d'un point de presse faisant suite à la réunion hebdomadaire du cabinet au cours de laquelle le budget 2025 de la France a été présenté, le 10 octobre 2024 à Paris. Le nouveau Premier ministre français est confronté à un test majeur aujourd'hui, alors qu'il présente un budget de réduction du déficit à son cabinet avant de le soumettre à un parlement largement hostile.

L'agence américaine Fitch maintient la note de la France à ‘'AA-‘', mais la place sous perspective négative, ce qui veut dire qu'elle envisage à l'avenir de la dégrader, a indiqué la première des différentes agences de notation vendredi 11 octobre par voie de communiqué, consulté par Anadolu.

La dernière note de Fitch remonte au mois d'avril 2024. Elle était de
"AA- avec perspective stable''.

Le ministre français de l'Économie, Antoine Armand, a indiqué
"prendre acte''
de la décision, tout en ajoutant que
"l'agence souligne la force de notre économie, vaste et diversifiée, l'efficacité de nos institutions et notre historique de stabilité macro-financière'',
rapporte Le Figaro.

Au cours d'une audition au Sénat plus tôt ce vendredi, Antoine Armand a prévenu que
"Toute absence de signaux clairs de réduction du déficit public lorsque ce budget sera adopté viendra dégrader la confiance que les marchés (...) peuvent avoir dans notre capacité à nous financer durablement et à avoir une dette soutenable''.

Lors de sa dernière évaluation des finances françaises en avril, Fitch avait alerté sur un risque de baisse en cas d
'''augmentation importante et persistante de la dette par rapport au PIB résultant de déficits publics plus élevés que prévu''.

La France a mené des révisions de sa prévision de déficit pour 2024, passant de 4,4% fin 2023 à 5,1% en avril pour culminer à 6,1% du PIB.
Le gouvernement s'est engagé sur une trajectoire plus longue pour espérer revenir sous la limite de 3% tolérée par Bruxelles, en 2029 désormais contre 2027 auparavant.

Le gouvernement Barnier a présenté jeudi 10 octobre son projet de loi de finances pour 2025 prévoyant 60 milliards d'euros d'économies afin de ramener le déficit public à 5%.

La dette française, pourtant abyssale avec plus de 3 200 milliards d'euros, a échappé jusqu'à présent à la dégradation.


Une dégradation de note par une agence a pour impact de renchérir les taux d'emprunt de la France auprès des investisseurs dont le taux à dix ans, soit la référence en termes de comparaison internationale, est déjà supérieur à celui de l'Espagne et du Portugal, réputés plus dépensiers.


La hausse des taux aboutit aussi à une hausse de la charge de la dette, aujourd'hui deuxième poste budgétaire français derrière l'Éducation, d'autant plus inquiétant que la France a annoncé jeudi un programme record de 300 milliards d'euros d'emprunts sur les marchés l'an prochain.

Après Fitch, l'agence de notation Moody's donnera son diagnostic sur l'économie française le 25 octobre, et S&P Global le 29 novembre.


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