Crédit photo: STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Inauguré en juillet 2022 par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le nouveau centre de rétention administrative (CRA) de Lyon, implanté non loin de l’aéroport Saint-Exupéry, est un site pilote destiné à être dupliqué sur tout le territoire national.
La bâtonnière au barreau de Lyon, Marie-Josèphe Laurent, accompagnée de Thomas Dossus, sénateur du Rhône, et Marie-Charlotte Garin, Députée écologiste de Lyon, ont effectué le 14 avril, une visite inopinée dans le CRA de Lyon afin de contrôler
"toutes les remontées qui
[leur]
, assure la bâtonnière.
Le mardi 18 avril, au cours d’une conférence de presse, Marie-Josèphe Laurent et Thomas Dossus ont partagé avec le public, leurs constatations des conditions d’accueil dans le CRA d’une capacité de 140 places. La Bâtonnière et le parlementaire y dénoncent les violences et les conditions de vie.
"C’est pire que la prison. On a l’impression que la rétention est là pour punir. Tout est anxiogène, même pour les policiers et les intervenants"
, a expliqué Me Laurent, avant de parler de
des personnes retenues.
Le CRA de Lyon n’est pas un centre pénitentiaire, ni carcéral, il est destiné à préparer à l’éloignement d’une personne de nationalité étrangère, des personnes retenues qui disposent d’un accès à différents droits.
La bâtonnière explique qu’au cours de cette visite, accompagné des élus, elle a eu l’occasion de constater les conditions de vie et d’écouter les individus retenus dans le centre ainsi que le personnel encadrant et les intervenants extérieures.
"Les conditions de rétention ressemblent à celle de la détention, mais sans les mesures de sécurité. La situation s’est dégradée après la visite du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin"
, a-t-elle relevé.
En février 2023, afin de mesurer la situation, l'ordre des avocats avait établi un questionnaire sur les conditions de rétention à Lyon. 75 personnes y avaient répondu, dont une majorité retenue dans le nouveau centre pilote.
Me Alain Couderc, avocat spécialiste du droit des étrangers, a rappelé que les gens peuvent rester enfermés jusqu’à 3 mois dans le centre avant d’annoncer le résultat de l’enquête réalisés.
"Il y a une obligation d'organiser des activités pour occuper les retenus. 98 % nous disent qu'il n'y en a aucune. Les rations alimentaires sont jugées insuffisantes par 88 %. Victimes de violence : 33 % Victimes de viol : 15 % Témoins de violence : 70 %"
, a relevé Me Couderc, dans un reportage diffusé sur France 3.
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