Les travailleurs de fonction publique étaient en grève dans toute la France, ce mardi, pour la revalorisation des salaires des agents publics, l'amélioration de leurs conditions de travail, et contre la dégradation des services publics.
Annoncée dès le 24 février par l'intersyndicale réunissant la CGT (Confédération générale du travail), la CFDT (Confédération française du travail), la CFE-CGC (Confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres), la Fédération Autonome, Force ouvrière (FO), l'UNSA (Union nationale des syndicats autonomes) Solidaires et le Snes-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré), la mobilisation a touché l'ensemble du secteur public représentant jusqu'à 5,7 millions de fonctionnaires.
Ce mardi, le correspondant d'Anadolu (AA) à Paris, s'est rendu place Edmond Rostand à Paris, où des dizaines de milliers de personnes ont manifesté. Au micro d'AA, Martin, un enseignant du collège Maréchal Leclerc à Puteaux dans les Hauts-de-Seine, a partagé ses préoccupations et les difficultés concrètes rencontrées dans le service public français.
Une mobilisation continue
Selon Martin, la mobilisation fait suite à une série de grèves entamées depuis le début du mois de février.
Aujourd'hui, on manifeste parce qu'on est mobilisé dans l'Éducation nationale depuis plusieurs semaines déjà, avant les vacances.
Cette forte mobilisation était intervenue dans un contexte de mécontentement croissant vis-à-vis des conditions de travail et de la politique éducative actuelle du Gouvernement français.
Réduction des moyens dans l'Éducation
Interrogé ce mardi par AA, Martin évoque spécifiquement les réductions de moyens alloués à l'Éducation nationale, citant une perte de 50 heures d'enseignement par semaine dans son propre établissement, conduisant à la suppression d'une classe de sixième et à l'augmentation des effectifs dans les autres classes.
C'est une sorte de tri des élèves entre les bons, les élèves moyens et les élèves plus fragiles.
En outre, Martin aborde la question plus large de la dégradation du service public en France, notamment en termes de salaires et de conditions de travail. Il dit:
Il y a un gel du point d'indice, qui n'a pas du tout été débloqué depuis des années. Et donc, en pouvoir d'achat, on a perdu énormément d'argent avec l'inflation notamment.
Il souligne que les promesses de revalorisation salariale n'ont pas été tenues, conduisant les professionnels, y compris ceux du secteur hospitalier, à se tourner vers le secteur privé.
Dégradation du service public
Martin porte un regard critique sur les réductions budgétaires récemment annoncées par le gouvernement, les considérant comme une stratégie pour privilégier le secteur privé au détriment des services publics. Il mentionne la forte distribution de dividendes dans le secteur privé et suggère l'instauration d'une taxe sur les marchés financiers comme solution potentielle pour financer le service public.
Ma vision, c'est que, clairement, il y a une rigueur budgétaire qui est d'assécher les services publics, ce qui permet de renforcer évidemment aussi le privé.