Un des quatre derniers fugitifs recherchés pour leur rôle dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 a été arrêté mercredi en Afrique du Sud et sera jugé, ont annoncé jeudi les procureurs de l'ONU enquêtant sur le dossier.
Fulgence Kayishema est notamment accusé d'avoir assassiné, avec d'autres individus, plus de 2.000 hommes, femmes, personnes âgées et enfants réfugiés dans l'église de Nyange vers ou le 15 avril 1994.
Ancien inspecteur de police né en 1961 selon le tribunal, il a été inculpé de génocide, de complicité de génocide, de complot en vue de commettre le génocide et de crimes contre l'humanité.
Selon l’acte d’accusation, M. Kayishema est responsable, ou subsidiairement complice, de meurtre ou d’atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres de la population tutsie entre le 6 et le 20 avril 1994.
Bulldozer
Lorsque cela a échoué, M. Kayishema et d'autres ont utilisé un bulldozer pour que l'église s'effondre, enterrant et tuant les réfugiés à l'intérieur.
Dans les jours qui suivirent, l'accusé et d’autres personnes auraient selon l'accusation supervisé le transfert des cadavres depuis l’église vers des fosses communes.
Alias et faux documents
L'arrestation a eu lieu à Paarl dans le cadre d'une opération avec les autorités sud-africaines à la suite d'une longue enquête menée dans plusieurs pays, selon les procureurs.
De nombreux Rwandais ont été condamnés par la justice de leur pays, la justice internationale ou celle de pays occidentaux pour des faits liés au génocide des Tutsi en 1994.
L’équipe de recherche du Bureau du Procureur du Mécanisme a précisé avoir trouvé la trace de cinq fugitifs depuis 2020.
Parmi ceux-ci se trouvent Augustin Bizimana, l'un des principaux architectes du massacre, ainsi que Protais Mpiranya et Phéneas Munyarugarama, qui sont morts sans avoir affronté la justice internationale.
Il ne reste aujourd’hui que trois fugitifs sous la juridiction du Mécanisme, selon le tribunal.