
Des tirs d'artillerie des paramilitaires sur la ville assiégée d'El-Facher au Darfour, dans l'ouest du Soudan, ont fait plus de 30 morts et des dizaines de blessés, a rapporté lundi un comité de résistance local.
Depuis deux ans, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo sont en guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.
Après la perte de la capitale Khartoum en mars, les paramilitaires ont concentré leurs attaques au Darfour pour tenter de s'emparer d'El-Facher, la dernière capitale provinciale de cette région à leur échapper.
Le 13 avril, les FSR ont annoncé avoir pris le camp de Zamzam, proche d'El-Facher, où vivaient plus de 500.000 déplacés, lors d'un assaut qui a fait plus de 400 morts, selon l'ONU.
Assiégée depuis près d'un an, El-Facher est le dernier grand bastion urbain du Darfour encore sous le contrôle de l'armée.
Insécurité alimentaire aigüe
La guerre au Soudan, qui a éclaté le 15 avril 2023, a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné 13 millions de personnes et plongé dans la famine une partie du troisième plus grand pays d'Afrique.
L'armée du général Burhane, dirigeant de facto du pays depuis un coup d'Etat en 2021, contrôle le nord et l'est du Soudan, tandis que les paramilitaires sont la force dominante dans le sud et l'ouest du pays.
Les FSR ont rejeté ces accusations.
La destruction du système de santé au Soudan rend impossible tout bilan exact de victimes. En 2024, Tom Perriello, alors émissaire de l'ONU au Soudan, avait avancé des estimations faisant état de 150.000 morts.
Les belligérants ont été accusés de viser des civils, de bombarder aveuglément des zones habitées et de faire obstacle à l'acheminement de l'aide humanitaire.
Près de 25 millions de Soudanais souffrent d'insécurité alimentaire aigüe, dont huit millions sont au bord de la famine, selon l'ONU.