
Israël s’apprête à interdire au navire Madleen, parti d’Italie pour tenter de contourner le blocus imposé à la bande de Gaza, d’atteindre les côtes de l’enclave palestinienne.
Le bateau, affrété par la Coalition de la flottille de la liberté (Freedom Flotilla Coalition, FFC), a quitté dimanche le port de Catane, en Sicile, avec à son bord des volontaires et des aides humanitaires destinées à la population gazaouie.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, doit rencontrer jeudi des hauts responsables militaires pour déterminer la marche à suivre. Plusieurs options sont à l’étude, notamment celle de laisser le navire dériver en mer ou de l’escorter jusqu’au port d’Ashdod, où les militants seraient arrêtés, selon KAN.
À bord du Madleen se trouvent des bénévoles venus de plusieurs pays, dont la députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan et l’activiste suédoise Greta Thunberg. Le navire transporte des fournitures de première nécessité: lait maternisé, farine, riz, couches, produits d’hygiène féminine, kits de dessalement, matériel médical, béquilles et prothèses pour enfants.
Le Madleen devrait atteindre les eaux proches de Gaza d’ici une semaine, mais son interception par la marine israélienne dans les eaux internationales semble probable.
Cette initiative intervient un mois après une tentative similaire menée par le navire Conscience de la même coalition, qui avait été attaqué par des drones israéliens, provoquant un incendie et un trou dans la coque, toujours selon la FFC.
Israël, sourd aux appels internationaux à un cessez-le-feu, mène depuis octobre 2023 une offensive dévastatrice sur Gaza, ayant déjà causé la mort de plus de 54 600 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants. Les agences humanitaires tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme face à la famine qui menace les plus de deux millions d’habitants de l’enclave.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Par ailleurs, Israël fait l’objet d’une procédure pour “crime de génocide” devant la Cour internationale de justice (CIJ).