Kenya: Nouveau scandale impliquant la Police après la découverte de corps mutilés

11:1313/07/2024, Cumartesi
AFP
Un homme désigne un corps au bord d'une décharge où six corps ont été découverts à Mukuru, un bidonville de Nairobi, le 12 juillet 2024.
Crédit Photo : SIMON MAINA / AFP
Un homme désigne un corps au bord d'une décharge où six corps ont été découverts à Mukuru, un bidonville de Nairobi, le 12 juillet 2024.

L'IPOA, l'organisme de surveillance de la police kényane, enquête sur l'implication potentielle de la police après la découverte de corps mutilés à Nairobi, liée à des allégations d'enlèvements et d'arrestations illégales.

L'organisme de surveillance de la police kényane enquête sur l'implication potentielle de la police après la découverte macabre, vendredi, de corps mutilés jetés dans une décharge de Nairobi.


L'Autorité indépendante de contrôle de la police (IPOA) cherche également à faire la lumière sur des allégations d'enlèvements et d'arrestations illégales de manifestants portés disparus à la suite de récentes manifestations antigouvernementales.


Les forces de sécurité kenyanes sont sous surveillance après la mort de dizaines de personnes lors des manifestations du mois dernier, accusées par des groupes de défense des droits humains de recourir à une force excessive.


La police avait alors tiré à balles réelles sur la foule. Selon l'agence officielle de protection des droits humains (KNHCR), 39 personnes sont mortes depuis la première manifestation le 18 juin.

De nombreuses organisations de défense des droits humains avaient critiqué les méthodes employées par les forces de l'ordre et demandé l'ouverture d'enquêtes.


Le chef de la police nationale, Japhet Koome, qui a cristallisé une grande colère de l'opinion publique après ces morts, a démissionné après moins de deux ans à ce poste, a annoncé vendredi la présidence kényane.


Le même jour, la police a annoncé l'ouverture d'une enquête après la découverte des corps mutilés de six femmes dans une décharge à Nairobi.


L'IPOA a indiqué vendredi dans un communiqué que les restes d'au moins neuf personnes, sept femmes et deux hommes, ont été retrouvés.

"Les corps, enveloppés dans des sacs et attachés par des cordes en nylon, portaient des marques visibles de torture et de mutilation"
, a ajouté la même source, soulignant que la décharge est située à moins de 100 mètres d'un commissariat de police.

"Alors que les enquêtes policières sont en cours, l'IPOA mène des enquêtes préliminaires en toute indépendance pour déterminer si la police est impliquée dans ces décès, ou si elle n'a pas agi pour les empêcher"
, a indiqué l'agence.

Des images diffusées par la télévision locale ont montré des personnes utilisant des cordes pour tirer des sacs en plastique contenant les restes humains pour les extraire d'une eau jonchée d'ordures dans une carrière abandonnée.


La Direction des enquêtes criminelles a indiqué que des enquêtes préliminaires laissent penser que toutes les victimes ont été tuées de la même manière, sans donner davantage de précisions.

Les corps ont été transportés à la morgue de la ville en attendant une autopsie, selon la même source.


Le bureau du procureur général a également pointé la localisation des corps à proximité d'un commissariat, se déclarant
"profondément préoccupé"
par cette découverte
"qui témoigne d'une grave violation des droits de l'homme".

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