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Le président kényan William Ruto a nommé mercredi son ministre des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, au poste de "secrétaire du Cabinet par intérim" pour tous les ministères, près d'une semaine après avoir limogé la quasi-totalité du gouvernement pour tenter de calmer les manifestations qui secouent le pays.
Le président kényan William Ruto a nommé mercredi son ministre des Affaires étrangères au poste de "secrétaire du Cabinet par intérim" pour tous les ministères, près d'une semaine après avoir limogé la quasi-totalité du gouvernement pour tenter de calmer les manifestations qui secouent le pays.
Le pays d'Afrique de l'Est est sous le choc après des manifestations meurtrières. Le mouvement avait commencé pacifiquement il y a un mois contre le projet de budget 2024-2025 du gouvernement, impopulaire car prévoyant des hausses d'impôts qui, selon les manifestants, frapperont de plein fouet des classes populaires déjà confrontées à une inflation élevée.
Les manifestations ont tourné à l'émeute le 25 juin lorsque des manifestants ont pénétré dans l'enceinte du Parlement. La police avait alors tiré à balles réelles, faisant plusieurs dizaines de morts.
Largement mené par des manifestants issus de la génération Z (jeunes nés après 1997), la mobilisation a plongé l'administration Ruto dans la plus grave crise de sa présidence de deux ans, poussant le président à abandonner son projet de budget contenant les hausses d'impôts, à annoncer des coupes budgétaires et à limoger l'essentiel de son gouvernement.
"Musalia Mudavadi (...) est nommé secrétaire du Cabinet par intérim pour tous les portefeuilles ministériels vacants",
selon un avis gouvernemental signé par le président, publié mercredi au journal officiel et daté du 12 juillet.
M. Mudavadi, qui est toujours ministre des Affaires étrangères, avait survécu à la purge gouvernementale du 11 juillet, tout comme le vice-président Rigathi Gachagua.
Après l'annonce des limogeages, M. Ruto, tentant de calmer les tensions dans le pays, avait dit vouloir
"engager de vastes consultations à travers différents secteurs et formations politiques, dans le but de définir un gouvernement à base élargie".
Ce gouvernement, avait-il assuré, allait l'aider à développer des
pour gérer la lourde dette du pays, augmenter les opportunités d'emploi, éliminer les gaspillages gouvernementaux et
"occire le dragon de la corruption".
Azimio, la principale coalition d'opposition, a déclaré mercredi soir qu'elle ne
"prendra pas part à un gouvernement à base élargie ou tout autre gouvernement".
Pour Azimio, une
"Convention constitutionnelle nationale menée par le peuple"
est
"un chemin possible vers la résolution de la crise nationale".
M. Ruto a tenté le dialogue avec les manifestants, mais le mouvement a pris de l'ampleur pour devenir une campagne plus large contre son administration, les protestataires réclamant des actions contre la corruption et la justice pour les victimes de présumées violences policières.
Selon la Commission nationale du Kenya pour les droits humains, les manifestations ont fait 50 morts et 413 blessés depuis leur début le 18 juin. Des ONG de défense des droits humains ont accusé la police d'utiliser une force disproportionnée contre les manifestants.
Mardi, de nouveaux rassemblements, plus petits que les précédents, s'étaient tenus à travers le pays, avec des affrontements sporadiques avec la police, qui a utilisé gaz lacrymogène et canons à eau contre des manifestants à Nairobi. Nombre de protestataires tenaient des pancartes portant le très populaire hashtag #RutoMustGo ("Ruto doit partir").
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