
Un scandale risque de secouer la communauté musulmane française: la Grande Mosquée de Paris a involontairement financé un sondage Ifop controversé aux résultats instrumentalisés par l'extrême droite. Pensant dénoncer l'islamophobie, l'institution religieuse s'est fait piéger par une méthodologie biaisée dont seuls les chiffres sensationnalistes sur "l'islamisme" ont été médiatisés. Cette affaire révèle une pratique récurrente: utiliser les musulmans et leurs ressources pour financer des actions hostiles à leurs propres intérêts. L'Ifop s'est servi des musulmans pour propager des préjugés anti-musulmans.
La Grande Mosquée de Paris piégée par un sondage islamophobe qu'elle a elle-même financé
Un sondage aux questions piégées
Les questions sur la charia, sorties de leur contexte religieux et théologique, ont été présentées comme la preuve d'un séparatisme musulman. Les 59% de jeunes musulmans qui auraient répondu favorablement à des questions sur l'application de principes religieux ont été immédiatement brandis comme un danger pour la République, sans aucune nuance ni contextualisation.
L'islamophobie documentée... puis ignorée
Une pratique récurrente d'instrumentalisation
Les exemples se multiplient: des militants associatifs piégés dans les médias, des associations musulmanes sollicitées pour participer à des "études sur l'intégration" dont les conclusions sont ensuite utilisées pour justifier des politiques discriminatoires ; des mosquées invitées à des "dialogues" qui servent en réalité à collecter des informations déformées ; des fonds communautaires détournés pour financer des recherches biaisées.
Le cynisme de l'Ifop pointé du doigt
Cette double instrumentalisation financière et idéologique constitue une faute déontologique majeure. Comment un institut de sondage prétendument sérieux peut-il accepter de se faire payer par une communauté pour produire ensuite des contenus utilisés contre elle ?
Les médias, amplificateurs sélectifs
Autre point important dans cette affaire, mais que nous avons déjà traité: le traitement médiatique de ce sondage illustre parfaitement le deux poids deux mesures appliqué aux questions touchant l'islam en France. Quand 82% des musulmans témoignent de l'islamophobie, c'est le silence radio. Quand des chiffres peuvent être interprétés comme menaçants, c'est le déferlement.
Cette affaire devrait servir d'avertissement à toutes les institutions musulmanes de France. La vigilance est de mise face aux sollicitations qui se parent de bonnes intentions mais peuvent cacher des agendas hostiles.










