Sondage Ifop sur l'islam: le CFCM envisage de porter plainte

David Bizet
17:1521/11/2025, vendredi
Yeni Şafak

Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman, a vivement réagi au dernier sondage IFOP concernant les musulmans de France. Il remet en question la crédibilité de l'étude, pointant un échantillon trop restreint face aux millions de musulmans français. Le responsable dénonce un traitement médiatique discriminatoire et un double standard par rapport aux autres religions. Le CFCM envisage désormais des poursuites judiciaires contre ces pratiques qu'il juge stigmatisantes.

Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a exprimé son indignation face au récent
sondage IFOP
portant sur les
musulmans en France
.

Dans une allocution ferme, il a remis en cause la validité scientifique de ces enquêtes d'opinion qui, selon lui, participent à alimenter la peur de l'islam dans l'Hexagone.


Le sondage Ifop ne “représente pas” la communauté musulmane


Le responsable musulman s'interroge sur la représentativité d'un sondage réalisé auprès de seulement 1000 personnes alors que la population musulmane française est estimée entre cinq et six millions de personnes.
"On ne peut pas faire un sondage sur un échantillonnage de 1000 personnes lorsqu'il y a cinq ou six millions de musulmans",
a-t-il déclaré, soulignant un problème méthodologique majeur.

Cette critique fait écho à un précédent
sondage IFOP
de 2020 qui s'appuyait sur un échantillon encore plus réduit de 500 personnes. Pour Abdallah Zekri, ces études
manquent de crédibilité
et ne reflètent pas la réalité de la
pratique religieuse musulmane en France.

Un double standard dénoncé envers l'islam


Le vice-président du CFCM pointe du doigt un traitement inégalitaire des différentes confessions religieuses dans le débat public français.
"On ne parle pas de la religion catholique, on ne parle pas de la religion juive. C'est toujours la religion musulmane qui est pointée du doigt"
, affirme-t-il, dénonçant une stigmatisation récurrente.

Cette critique s'étend également au traitement médiatique des personnalités musulmanes.
Abdallah Zekri
évoque l'exemple du maire de New York, immédiatement qualifié
"d'islamiste"
par certains médias français lors de son élection, illustrant selon lui cette tendance à systématiquement associer les musulmans à des questions sécuritaires.

Le musulman, "cible à abattre"


Contrairement au discours anxiogène qu'il dénonce,
Abdallah Zekri défend la pratique religieuse comme un vecteur d'éducation et de paix
.
"Je préfère les musulmans qui pratiquent leur religion que les musulmans qui ne pratiquent pas du tout, parce que la religion dans l'islam, c'est le mot paix"
, explique-t-il.

Pour le responsable du
CFCM
, la religion éduque les enfants à la tolérance et constitue un rempart contre les dérives. Il regrette que chaque attentat soit immédiatement relié à l'islam dans les médias, créant selon lui un amalgame dangereux entre islam et islamisme.

Une terminologie qui pose question


Le vice-président s'attaque particulièrement à l'usage répété du terme
"islamisme"
dans le débat public. Il estime que ce vocabulaire est utilisé de manière excessive et émotionnelle, contribuant à créer un climat de peur autour de la communauté musulmane française.

Le musulman est la bête à abattre.

Selon lui, cette focalisation constante sur l'islam empêche toute reconnaissance des contributions positives des musulmans à la société française.


"Aucun musulman ne sort du lot, aucun musulman ne peut apporter quelque chose. Le musulman, c'est la bête à abattre"
, déplore-t-il avec amertume.

Des poursuites judiciaires envisagées par le CFCM


Face à cette situation qu'il juge discriminatoire,
Abdallah Zekri
annonce que le
Conseil français du culte musulman
étudie actuellement la possibilité d'engager des poursuites judiciaires.
"Dans le cadre du CFCM, on est en train de discuter pour envisager éventuellement de porter plainte"
, a-t-il révélé.

Cette démarche juridique marquerait une nouvelle étape dans la stratégie du
CFCM
pour lutter contre ce qu'il considère comme une stigmatisation systématique de la communauté musulmane dans l'espace public et médiatique français.

L'instance représentative entend ainsi défendre les droits des musulmans face aux sondages et analyses qu'elle juge biaisés et préjudiciables.


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