La responsable de la politique étrangère de l’UE affirme que son prédécesseur “n’a rien obtenu” avec Israël

La rédaction avec
16:0311/09/2025, Perşembe
MAJ: 11/09/2025, Perşembe
AA
La haute représentante de l'Union européenne et vice-présidente chargée des affaires étrangères et de la politique de sécurité, Kaja Kallas
Crédit Photo : Nicolas TUCAT / AFP
La haute représentante de l'Union européenne et vice-présidente chargée des affaires étrangères et de la politique de sécurité, Kaja Kallas

La responsable de la politique étrangère de l’UE a affirmé mercredi que son prédécesseur, Josep Borrell, “n’avait rien obtenu du tout” avec Israël, défendant son propre bilan après des mois de critiques sur la réaction de l’Union européenne à la guerre à Gaza.

“J’ai obtenu plus avec Israël que mon prédécesseur n’a jamais fait. Avec Borrell, il n’y avait absolument rien. Nous avons réussi à faire entrer de l’aide humanitaire à Gaza”
, a déclaré Kaja Kallas à des journalistes espagnols, dont El Pais.

“J’aurais aimé aller plus loin. Je sais que c’est insuffisant et que la situation est catastrophique. Je comprends la frustration de nombreux Européens, en particulier des jeunes, mais il n’y avait pas de consensus pour aller plus loin”
, a-t-elle ajouté.

Ces propos ont été tenus quelques heures avant que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ne propose de suspendre l’Accord d’association UE-Israël, invoquant des préoccupations relatives aux droits humains. Cet accord soutient près de 30 milliards d’euros (35 milliards de dollars) d’échanges annuels.

Borrell avait déjà tenté d’obtenir cette suspension mais s’était heurté à l’opposition des États membres, notamment l’Allemagne. Kallas a insisté sur le fait que l’exécutif européen ne peut pas agir au-delà des décisions approuvées par les pays membres.


“On peut utiliser des mots forts, mais alors Israël cesse de dialoguer avec l’UE, comme cela s’est produit avec mon prédécesseur”
, a-t-elle expliqué.
“Que gagnons-nous à parler plus fort si les États membres n’approuvent pas les propositions ?”

Borrell, qui a quitté ses fonctions en juillet, reste l’un des critiques les plus virulents de la politique européenne sur Gaza. Dans un récent discours à l’Université internationale Menendez Pelayo, il a suggéré que les pays pourraient poursuivre les institutions européennes en justice pour leur inaction envers Israël et leur incapacité à respecter les traités internationaux.


Samedi, dans une interview à La Sexta, Borrell a accusé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de vouloir “éliminer un peuple physiquement” et a critiqué les gouvernements européens pour leur
“absence totale d’empathie envers le peuple palestinien”
. Il a également appelé l’UE à isoler Israël sur la scène internationale, comme elle l’a fait pour la Russie après le début de la guerre en Ukraine.

De son côté, Kallas a souligné que son rôle consiste à concilier les positions des 27 États membres.
“Je représente des pays durs envers Netanyahu, mais aussi d’autres avec une approche différente”
, a-t-elle précisé.
“Mon impression est qu’il faut faire pression sur Israël, mais toujours dans le cadre d’accords et de consensus… l’essentiel, c’est de sauver des vies, pas des mots.”

Elle a par ailleurs averti que la guerre de la Russie en Ukraine pourrait durer “au moins deux ans de plus”, citant les récentes frappes de drones russes sur la Pologne comme signe de confiance croissante de Moscou.


A lire également:





#APFN-EU--Europe-Israel
#Josep Borrell
#Kaja Kallas