L'Algérie expulse douze fonctionnaires français

La rédaction avec
10:0214/04/2025, lundi
AFP
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à gauche) reçu par son homologue algérien Ahmed Attaf (à droite) au siège du ministère à Alger, le 6 avril 2025.
Crédit Photo : Philemon HENRY / AFP
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à gauche) reçu par son homologue algérien Ahmed Attaf (à droite) au siège du ministère à Alger, le 6 avril 2025.

En réaction à l'inculpation de trois ressortissants algériens en France, l'Algérie ordonne l'expulsion de douze fonctionnaires français sous 48 heures, ravivant les tensions diplomatiques entre Alger et Paris.

Une mesure de rétorsion diplomatique d'Alger


L’Algérie a ordonné l’expulsion de douze fonctionnaires français présents sur son sol, leur accordant un délai de 48 heures pour quitter le territoire. Cette décision fait suite à l’arrestation en France de trois ressortissants algériens, dont un employé consulaire, selon les autorités françaises.


Dans une déclaration transmise aux médias lundi matin, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a réagi fermement:


"Je demande aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d'expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours"
, a-t-il affirmé, avant d’ajouter:

"Si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n'aurons d'autre choix que d'y répondre immédiatement."

D’après une source diplomatique, parmi les fonctionnaires concernés figurent des agents du ministère français de l’Intérieur.


Une affaire judiciaire à l'origine de la crise


Vendredi dernier, trois hommes ont été mis en examen à Paris, dont un employé d’un consulat algérien. Ils sont accusés d’
"arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en lien avec une entreprise terroriste"
, selon le Parquet national antiterroriste (Pnat).

Ces inculpations s’inscrivent dans l’enquête visant Amir Boukhors, alias Amir DZ, présenté par la presse française comme un opposant influent au régime algérien. Les suspects sont également poursuivis pour
association de malfaiteurs terroriste criminelle
et ont été placés en détention provisoire.

Retour des tensions entre Paris et Alger


Samedi soir, le ministère algérien des Affaires étrangères a vivement dénoncé ce qu’il qualifie de "
développement inadmissible et inqualifiable"
, accusant Paris de porter atteinte aux relations bilatérales.

Cette réaction tranche avec les déclarations du ministre français des Affaires étrangères quelques jours plus tôt, évoquant
"une nouvelle phase"
dans les relations entre les deux pays, après un échange avec son homologue algérien Ahmed Attaf et le président Abdelmadjid Tebboune.

Le président français Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune avaient pourtant annoncé récemment la fin d’une crise diplomatique majeure, qui avait placé les deux capitales au bord de la rupture.


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