L'armée israélienne à nouveau mise à l'index par l'ONU pour "violations graves" à l'encontre d'enfants

La rédaction avec
11:3720/06/2025, vendredi
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Des enfants palestiniens attendent de la nourriture à un point de distribution à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 11 juin 2025.
Crédit Photo : Eyad BABA / AFP
Des enfants palestiniens attendent de la nourriture à un point de distribution à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 11 juin 2025.

L’ONU a de nouveau inscrit les forces armées et de sécurité israéliennes sur la liste des entités responsables de violations graves à l’encontre des enfants dans des contextes de conflit armé, selon un rapport confidentiel obtenu par l’agence Anadolu, portant sur l’année 2024.

Ce rapport, encore non publié, révèle que la violence envers les enfants dans les zones de conflit a atteint un niveau inédit cette année, avec une hausse de 25 % des violations graves par rapport à 2023. Près de 50 % de ces incidents ont causé la mort ou des blessures.


Au total, les Nations Unies ont vérifié 41 370 violations graves, dont 36 221 perpétrées en 2024, les autres datant d’années précédentes mais confirmées cette année.


Parmi les chiffres alarmants de 2024: 4 676 enfants tués, 7 291 blessés, 7 402 recrutés par des groupes armés, 7 906 privés d’aide humanitaire, 3 018 emprisonnés pour leurs liens présumés avec des groupes armés, et 4 573 enlevés.


Concernant Israël et les territoires palestiniens occupés, 8 554 violations graves visant 2 959 enfants ont été recensées. Parmi eux, 15 sont israéliens et 2 944 palestiniens. L’armée israélienne, les forces de sécurité et les colons sont tenus responsables de 7 188 de ces violations. Le rapport souligne également l’arrestation de 951 enfants palestiniens par Israël, dont certains ont été victimes de mauvais traitements et d’abus sexuels selon les informations disponibles.


L’accès à l’aide humanitaire a aussi été sévèrement entravé: 2 263 cas à Gaza, 5 091 en Cisjordanie et 2 828 à Jérusalem-Est. En outre, les Brigades Al-Qassam (branche armée du Hamas) et les Brigades Al-Qods (du Jihad islamique palestinien) figurent également sur la liste des auteurs de violations.


Le rapport mentionne par ailleurs que 4 470 violations supplémentaires sont en attente de confirmation, en raison des difficultés d’accès à Gaza fin 2024.


Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, se dit “consterné” par l’intensité de ces violations en Israël et dans les territoires palestiniens. Il exprime aussi sa “profonde inquiétude” face à l’aggravation de la situation à Gaza et à la recrudescence de la violence en Palestine occupée et à Jérusalem-Est. Un haut responsable onusien décrit la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne comme “catastrophique” et “évitable”, tout en avertissant : “Si ces chiffres vous choquent cette année, attendez l’année prochaine. Il pourrait ne plus y avoir assez de témoins pour documenter les violations.”


Les zones les plus touchées


Outre Israël et les territoires palestiniens occupés, les pays les plus affectés sont la République démocratique du Congo, la Somalie, le Nigeria et Haïti. Le rapport note des hausses spectaculaires du nombre de violations au Liban (+545 %), au Mozambique (+525 %), en Haïti (+490 %), en Éthiopie (+235 %) et en Ukraine (+105 %).


Les forces russes figurent également sur la liste, avec 1 914 violations graves recensées en Ukraine.


Le rapport précise que 50 % des violations sont attribuées à des acteurs non étatiques, mais que les forces gouvernementales restent les principales responsables des décès et blessures d’enfants. Les garçons sont plus souvent recrutés, blessés ou tués, tandis que les filles sont davantage exposées aux violences sexuelles.


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